Vérité ou Charité ?

10 juillet 2005, les 7 frères martyrs.

 

 

Le lamentable spectacle de la crise de la Fraternité Saint Pie X, ajoutée aux non moins honteux comportements dont nous sommes témoins chaque jour dans les chapelles, m'a peu à peu conduite à cette question monumentale que je ne sais résoudre : devrons-nous donc choisir entre la Vérité et la Charité ?
Il est probable que ce que je vais écrire fasse grincer quelques dents, et que je sois taxée de médisance ou de pauvre fille aigrie, mais je pense que toute vérité est bonne à dire, et si cela peut soulager quelques personnes qui se sentiront moins seules en me lisant, eh bien je n'aurai pas écrit en vain..
Si quelque âme charitable (eh oui !) possède la réponse à la question que je vais développer, merci de m'écrire ! (je suis sérieuse ! )

 

l'état des lieux...

Beaucoup de catholiques traditionnels en sont rendus à fréquenter les sacrements de la Fraternité st Pierre ou autres ralliés, écoeurés qu'ils sont de l'accueil qui leur est réservé dans les chapelles de la FSSPX. Nous en connaissons tous un bon nombre, et le pauvre oiseau qui écrit ces lignes a lui aussi dû fuir pour survivre....ou plutôt quelques "bonnes" âmes sacerdotales l'ont poussé vers la sortie. D'autres ex-fidèles ont carrément perdu la foi, et cela se comprend. D'autres encore, scandalisés à maintes reprises, se sont éloignés des sacrements.

Tandis que les prêtres de la FSSPX nous donnent le déplorable spectacle de leurs magouilles de petits ambitieux, et paient des avocats renommés (avec quel argent ?) pour se traîner en justice les uns les autres, les fidèles crèvent.
Ces prêtres se querellent soi-disant sur des points de doctrine, enfin à ce qu'ils prétendent, car ne s'agit-il pas le plus souvent de la manifestation ultime de leur orgueil absolument invraisemblable ? D'aucuns se trouvent dépréciés dans leur emploi au regard de leur "qualités intellectuelles éminentes", et briguent la mitre ou un poste plus honorifique. Ils croient que le fait d'être prêtre leur donne droit à être bien mieux traités que les laïcs : EUX savent que peu de personnes sont apréciées à leur juste valeur, et y voient la volonté de la Providence. Mais ces prêtres-là, non ! Il leur faut la gloriole, et peu importe celle de Dieu. Comme les politiques, seul les intéresse leur petite personne et leur avancement personnel. Croirait-on pas qu'ils se sont fait prêtres non pour servir mais pour se faire servir ? On est loin d'un Saint Curé d'Ars...

Dans l'opération, naturellement, ils ont fini par oublier totalement jusqu'à la signification du mot "charité". C'est pourquoi je souhaite en parler un peu, et je ne doute pas que ces lignes d'un ras le bol trop longtemps contenu n'éveillent un écho similaire dans le coeur d'autres "fidèles".

 

la Charité, qu'est-ce que c'est ? définition par son contraire.

Le manque d'éducation et de délicatesse
Les prêtres ignorent ce que le mot charité signifie, disais-je. Mais descendons d'un degré : si encore ils avaient déjà la moindre notion de simple politesse ! Mais non, confondant la dignité de prêtre avec l'homme pécheur porteur de cette dignité, ils se croient dispensés de dire s'il vous plaît, merci ou pardon. Tout leur est dû, nous l'avons tous remarqué.
Leur légendaire inaptitude à se remettre en question et à s'excuser de leurs torts face à "un inférieur" (excusez du peu) leur aurait valu depuis des lustres un bon coup de poing dans la figure si les laïcs offensés n'avaient pas retenu leur bras pour l'amour de Dieu.


Toute honte bue...
L'un de leurs paradoxes est qu'ils osent volontiers faire des sermons sur la charité. Dans ma chapelle il y a un mois, l'un des prêtres s'essaya à un interminable prêche sur "la charité du prêtre"(sic). Le vase déborda rien qu'à l'annonce du sujet, et 5 personnes sortirent ostensiblement de la chapelle. "C'est vraiment le comble !" me confia l'une d'elle, un ouvrier pauvre et seul à qui nul n'adresse jamais la parole.
Ont-il la moindre charité envers les fidèles ? Certes non. Ce serait en vain qu'on attendrait d'eux une once de compassion ou de sollicitude dans la peine ou l'épreuve. Le prieur ici vit reclus dans son immense prieuré isolé : il n'aime pas les gens. D'ailleurs il le dit lui-même.
Connaissent-ils seulement, lui et ses vicaires, le nom de ses paroissiens ? Certainement pas.
Je dirais que nous sommes plutôt connus en "terme de service", et de "productivité".


La mentalité kleenex
C'est ce qu'on pourrait appeler "la mentalité kleenex" de la FSSPX.
Un paroissien se propose-t-il pour rendre quelque service ? On l'accueille tout sourire, on lie une présumée amitié avec lui, puis quand le service est rendu, on le jette comme un chien galeux. Ah-ah ! L'imbécile qui a cru trouver dans ce prêtre un coeur humain, là où n'était qu'une pompe à sang vide et froide ! car le prêtre se caractérise soit par l'absence totale de sensibilité, soit, s'il en a une le pauvre!, par son éradication systématique. Cela doit vraisemblablement commencer au séminaire. Il n'y a pas d'alternative : le prêtre de la FSSPX qui ne parvient pas à une totale déshumanisation est condamné à quitter l'association, sous les huées ou les fausses commisérations de ceux qui ont réussi. Notons que ceci semble spécifique à la FSSPX, car les quelques prêtres que je connais chez les ralliés n'ont pas cette marque de fabrique, ce sont des êtres humains !


L'aboutissement logique...
En résumé, ce qui caractérise le mieux la plupart des prêtres de la FSSPX se résume en deux mots : orgueil et égoïsme. cela va souvent jusqu'au plus complet désintérêt de la vie et de l'âme des fidèles. Tel personne perd la foi ou abandonne la pratique religieuse à cause du scandale contre la charité qu'ils lui ont donné ? Pensez-vous qu'ils iraient courir derrière elle pour essayer de rattraper cette faute ? Non. Après tout, si elle se damne, ça doit être son affaire, ils ne se sentent pas responsables.

Je me demande ce que Notre-Seigneur pense de tout ça, et avouons-le, je crois en avoir une petite idée.

 

 

la Vérité ...c'est plus simple.

Eh oui ! Pourquoi vous occupez-vous de ces personnes détestables, me direz-vous !

Comme nous le savons tous, il n'y a pas d'autre endroit, hormis quelques bons vieux prêtres "résistants" que leur évêque s'impatiente de voir mourir, où nous puissions trouver la véritable religion catholique.

Les sacrements de la Fraternité St Pierre et affiliés sont valides, mais est-il bien sain de subir leur idolâtrie du pape en place et de vatican II, et de les voir en perpétuel remue-méninges pour trouver des justifications traditionnelles aux pires déviances et hérésies ? Est-il agréable de les voir assis entre leurs deux chaises, prêts à se fracturer le coccyx à chaque instant ? Non, c'est difficile à supporter, c'est vrai.

Côté sédévacantistes, ce n'est pas mieux. Déjà, ils ne sont guère regroupés, ce sont des électrons libres, donc peu accessibles. De plus, ils ne supportent pas de vous laisser en paix avec votre conscience : pour eux, il faut que vous preniez parti pour ou contre la vacance du siège papal....si vous refusez de choisir, ils continueront à vous tourmenter. Cela pose un problème de conscience bien sûr, et puis pour la paix de l'âme ce n'est pas idéal !

 

le questionnement, les solutions pratiques

Nous nous trouvons donc dans cette situation impensable où Vérité et Charité ne cohabitent plus.

La FSSPX et les sédévacantistes sont dans la vérité en conservant la véritable religion catholique et en condamnant les hérésies modernistes.
La FSSP et associés sont dans l'erreur en justifiant ces mêmes erreurs.

Cependant Notre-Seigneur a dit qu'il fallait juger d'un arbre à ses fruits : que dire alors du comportement des prêtres de la FSSPX (sans parler des fidèles dont beaucoup sont parvenus à un stade de pharisaïsme admirable) ?
Comment est-il possible que des ralliés, des modernistes même, voire des non-croyants nous donnent des exemples au quotidien d'une vraie charité, car nous en connaissons tous de cette race-là !

 

Ce constat fait, et sans espoir de lui trouver réponse sur terre, il reste à déterminer un comportement pratique en conséquence. Ce n'est guère plus aisé !

Tout se résume à dire que la SOLITUDE est notre seule famille désormais. Où que nous allions à la messe, où que nous allions nous confesser, JAMAIS nous ne serons chez nous. Il n'y a qu'en Dieu que nous pouvons avoir confiance, et si cela a toujours été vrai, ça l'est plus que jamais, à présent, dans ce désert.

Qu'il nous garde et nous mène au Ciel, malgré ces temps épouvantables et dangereux, ou peut-être grâce à eux.

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