Une fois encore nous voyons déferler sur nous les trois grands périls de l'Auvergne, j'ai nommé les parisiens, les Hollandais, et les Allemands.
Par troupeaux entiers, dans des camping-cars bondés, ils circulent selon leur mode particulier à eux seul familier, sur nos routes et autoroutes, dangers publics lâchés sur les volcans.
Jusque-là, ce ne serait pas encore trop grave. Mais il y a pire : il y a le comportement de ces bipèdes sans plume dans les églises. Et là, cela dépasse tout ce qu'on peut supporter.

Mais attention, voici venir la communion...et là, apothéose, tout-un-chacun se rue, en se dandinant, vers la Sainte Hostie (que décidément rien ne rebute). Pourquoi ? Mystère ! Serait-ce pour "faire comme les autres" ? Peut-être pensent-ils qu'ils vont nous offenser, nous autres catholiques, s'ils ne se comportent pas comme nous ? Ils reviennent pitoyablement, en balançant les bras, certains hilares (l'expérience est amusante, n'est-ce pas ?), d'autres mâchant leur hostie, causant avec le conjoint, etc. Arrivés à leur place, ils se laissent lourdement tomber sur leur siège, et reprennent la conversation interrompue. Vous êtes là, énervé et profondément triste, agenouillé à votre banc, essayant de consoler Notre-Seigneur, fermant les yeux pour ne surtout plus voir, vous efforçant de vous abstraire du bruit des conversations...Deux bancs derrière, une troupe de scouts soi-disant catholiques, bavarde depuis le début de la messe. Ces jeunes imbéciles, âgés de 15 à 18 ans environ, ne cessent de rire et de taper dans les bancs...l'un d'eux se sent une vocation de percussioniste : il a tambouriné sur le bois du prie-Dieu pendant tout le canon, et à présent ses pieds ont pris le relai sur l'agenouilloir : bang, bang baong bong, tap, bang...
A côté de vous, une femme entre deux âges vêtue de façon que le pauvre moine célébrant, en la communiant, puisse voir dans son décolleté jusqu'à son estomac, revient de la Sainte Table visiblement contente d'elle...
Las, la fin de la rigolade arrive ! C'est la fuite. Avant que l'ensemble de la communauté des moines ne soit sorti, tout le monde est dehors, et fait une action de grâce de sa façon dans le hall, en riant aux éclats avec ses voisins... Vous restez là, avec les deux ou trois autres catholiques consternés, qui essaient désespérement, à défaut d'avoir pu obtenir un seul moment de recueillement pendant la messe, d'adorer à présent Notre Seigneur et de le remercier.

Enfin ! Est-ce ainsi que l'on se comporte en présence du Seigneur de l'univers !? Triste monde qui ayant perdu toute foi trouve encore moyen d'outrager Dieu jusque dans le Sacrement de l'Autel, et les catholiques par la même occasion. On voit mal comment on pourrait empêcher les sacrilèges, du reste, sans l'intervention sévère du Père Abbé, qu'on peut espérer sans pour le moment l'avoir vue venir.

Combien de sacrilèges se perpètrent ainsi chaque dimanche dans l'indifférence générale ?
Il nous faut plus que jamais, à la vue de ces actes lamentables, nous efforcer de réparer, de consoler Notre Seigneur : par la souffrance que nous partageons avec lui dans ces moments-là, par la prière, par la pénitence...il faut surtout, dans ces situations douloureuses, donner le meilleur exemple possible, par notre recueillement extérieur, notre tenue, tous nos gestes. Pensons à l'avertissement de Notre Dame à Fatima :" Beaucoup d'âmes vont en enfer parce qu'il n'y a personne qui se sacrifie et prie pour elles" (apparition du 13 août 1917). Mais aussi : "A la fin, mon Coeur Immaculé triomphera !"