Noël est revenu...
le 20 décembre 2005, St Zénon, martyr.
Et pourtant, pour moi, depuis des années je ne vois dans cette fête que la Croix. C'est étrange. Je me souviens avoir passé il y a cinq ans le pire Noël de ma vie, et peut-être cependant le meilleur pour mon âme, à sangloter sur mon banc du fond pendant toute la messe de minuit. Je regardais mes larmes tomber sur le carrelage beige où elles avaient fini par former une véritable flaque ! et je m'efforçais de les offrir à Dieu. Il y a des âmes qui aux grandes fêtes où les autres se réjouissent ne sentent qu'abandon et désolation, ou souffrance. Outre la coloration religieuse propre à chacun (la mienne se situe bien plus fréquemment sur les mystères douloureux que sur les joyeux ou glorieux, c'est ainsi), la société ultra consumériste dans laquelle nous vivons, ou plutôt survivons, ne fait rien pour arranger les choses.
Promenez-vous dans les rues, ou mieux dans les grands magasins (d'ailleurs tous ouverts le dimanche dans le plus total mépris des commandements de l'Eglise) en cette époque de fin d'Avent, et dites-moi si vous avez jamais vu une telle tristesse sur tous les visages !?
Le Noël des mondains est une sinistre mascarade : à la poursuite d'un plaisir ou même (certains ont de l'ambition) d'une joie fallacieuse, les malheureux ne trouvent au bout du compte que le vide de leur coeur et de leur existence. Quand une fête religieuse est devenue synonyme de débauche (car beaucoup ont dépassé le simple péché de "grosse bouffe" et en sont à faire du "Réveillon" du 24 le prétexte à des choses plus laides), peut-on s'attendre à voir de la joie dans les yeux ?
Avez-vous d'ailleurs remarqué combien nos contemporains manifestent un surcroît d'agressivité à mesure que Noël approche ? En voiture, on croirait voir des fauves déchainés. A pied dans les "grandes surfaces", ils bousculent le prochain, le conspuent, le volent au besoin : partout ce ne sont que visages fermés et sur la défensive.
Au mieux, nos contemporains voient en Noël une fête familliale, et au pire un prétexte aux pires excès.
A ceux qui une fois de plus passeront ces "fêtes" seuls, parce qu'ils n'ont plus de famille sur terre, j'ai envie de dire comme Notre Seigneur à sainte Marie-Madeleine qu'ils ont choisi la meilleure part, qui ne leur sera pas ôtée. Nous qui "cafardons" quelque peu à la perpespective de passer une fois de plus une soirée et une journée bien tristes, n'est ce pas le moment de nous appliquer cette Béatitude "Bienheureux ceux qui pleurent !". Essayons donc de ne pas pleurer, car nous avons la Véritable Joie, même si la tristesse humaine tourne autour de notre coeur, et si nous ne pouvons retenir nos larmes, prions du moins notre Ange, qui lui est toujours avec nous, de les offrir à Dieu. En nous dépouillant que ce soit volontairement ou non, de tout ce qui fait la joie humaine de Noël, nous avons l'occasion de prouver à Notre Seigneur que nous ne sommes réellement qu'à Lui : ne gâchons pas cette grâce qu'Il nous fait en la repoussant à cause de son amertume, mais buvons-là d'un trait en lui offrant ce sacrifice d'amour.
Bon courage à tous !