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Joyeux Noël ?

Le 26 décembre 2004

 

Le monde n'a que ces mots à la bouche, ces jours-ci : "Joyeux Noël !". Combien de fois les avons-nous entendus, ces souhaits creux, depuis une semaine ? Nous répondons invariablement : "Merci, vous aussi !".

Comme les années précédentes, j'ai passé ce Noël seule, et j'ai dû subir les sempiternels "Joyeux Noël", suivis le lendemain des regrets du genre "Vous étiez toute seule ? Oh là là, on vous aurait bien invitée, mais vous savez, il y a les beaux-parents, il y a ma grand mère, il y a..il y a...". Je ne leur ai rien demandé, mais bizarrement, ils se sentent tristes et comme honteux d'avoir joui de cette joie purement humaine d'une fête de famille, alors que moi je n'ai pas goûté cela. Leur conscience leur reproche un égoïsme que moi je ne leur reproche pas ! Etrange.

Depuis longtemps je réfléchis à la signification de ce comportement récurrent. Nous autres, personnes seules et sans famille, privés de la joie humaine, nous devons nous "recentrer" sur la Joie essentielle de Noël, et au demeurant c'est une grande grâce que Notre Seigneur nous fait à cette occasion : grâce amère comme elles le sont souvent, mais grâce qui porte avec elle une grande paix et finalement la véritable Joie.

C'est étonnant qu'il puisse exister une Joie qui ne soit quasiment pas sensible : nous ne le comprenons pas, mais force est de constater que c'est une réalité puisque nous l'expérimentons ! Lorsque tout a disparu, que loin derrière est la magie des Noëls de notre enfance, alors nous nous tournons enfin vers Notre Seigneur, qui est lui seul l'unique Joie de Noël et de la vie entière. La société dépravée, décadente, fait grande ripaille, et sombre dans une excitation artificielle, commerciale, pour oublier le vide de son coeur, pour oublier qu'elle est perdue dans l'obscurité depuis qu'elle a rejeté son Dieu...Leur joie est sinistre comme un masque grimaçant de carnaval. Nous n'avons pas l'amour humain ? Qu'importe ! Nous n'avons pas d'amis comme eux en ont ? Et alors ? Nous n'avons pas de dinde, de foie gras ni de champagne ? Sommes-nous malheureux ? Non !!! Je dirais que même si notre joie est traversée de souffrance (souffrance de l'exil sur cette terre de passage, oui), nous sommes les plus heureux des hommes ! De nombreuses personnes isolées dépriment à l'occasion de Noël. Il faut guérir enfin de cette attitude mondaine, et dans la résignation amoureuse à la volonté de Dieu, lui rendre grâce plutôt qu'il daigne garder notre coeur pour lui seul : les fêtes humaines passeront, les décorations et les guirlandes seront ôtées, mais l'amour de Notre SEigneur lui, demeurera à jamais !

"Qui me séparera de l'amour de Dieu ?"

(St Paul)