Projet de repentances à l'usage de l'Église dite conciliaire,
et singulièrement de l'"Église-qui-est-en-France"

 

1. Je me repens d'avoir fait appel à des théologiens hétérodoxes (pour ne pas dire hérétiques), déjà stigmatisés à ce titre par Rome, de même qu'à des bouillons de culture syncrétistes comme Taizé, et de m'être appuyée sur les élucubrations de ces catholiques plus que douteux pour préparer en secret - voire en loges - le deuxième Concile œcuménique du Vatican, dit " pastoral " et non pas dogmatique, dont le but véritable (et atteint) était de faire " 1789 dans l'Église ", formule lancée d'un ton triomphant juste après le concile par le très progressiste Cardinal Suenens.

2. Je me repens, en particulier, d'avoir truqué ce concile avant même qu'il commence et d'y avoir pratiqué jusqu'au bout le coup de force permanent, dans la plus pure tradition de l'Agitprop bolchevique… Il est vrai que, lors de tractations conduites à Metz par le Cardinal Tisserand, je m'étais engagée à ne pas y renouveler l'indispensable condamnation du communisme génocide, ennemi juré de Dieu et de la chrétienté, mon but étant d'assurer la présence " œcuménique " à Rome de membres de l'église " orthodoxe " russe noyautée par le KGB, agissant ainsi au mépris des catholiques dont la persécution par Moscou et ses satellites n'avait jamais cessé et ne s'est du reste pas ralentie depuis, bien au contraire, alors même que les naïfs croient le communisme vaincu. Ainsi ai-je pactisé partout avec la Révolution pérenne et son dernier avatar en date, allant jusqu'à trahir - au nom de mon Ostpolitik insensée - les catholiques des pays où règne ce régime abject, par exemple en " lâchant " les Uniates d'Ukraine, que n'ont cessé de persécuter nos " frères séparés " prétendument orthodoxes, mais authentiquement à la botte de Moscou et haineusement anti-romains.

3. Je me repens d'avoir proscrit de la façon la plus arbitraire, illégale et totalitaire la célébration de la seule Messe qui vaille : celle, immémoriale, que le Pape saint Pie V a restaurée en donnant aux prêtres le droit de la célébrer jusqu'à la fin des temps, non sans fulminer d'avance l'anathème contre quiconque prétendrait les en empêcher. Cette attitude aberrante devait me conduire à excommunier (de facto, sinon de jure, et pour cause !) les derniers catholiques et leurs pasteurs - taxés de schisme - tout en laissant pérorer et parader à son aise l'hérésie néo-moderniste, quand je ne l'y encourageais pas. Témoin, entre autres, le grand charivari que j'ai permis aux charismatiques - ces convulsionnaires d'inspiration protestante et possédés par " l'esprit ", certes, mais lequel ? - d'organiser au cœur même de la chrétienté, dans la Basilique Saint-Pierre de Rome, puis sur son parvis, alors même que partout dans le monde, je fermais les lieux saints à la Tradition et à ses cérémonies authentiquement catholiques.

4. Je me repens d'avoir désacralisé le Saint Sacrifice de la Messe au point de le transformer en une sorte d'événement festif New Age axé sur l'adoration de l'" Homme " plus que de Dieu. Je me repens d'en avoir fait un simple mémorial, un vulgaire " repas communautaire " niant implicitement la Présence réelle et la Transsubstantiation, au point de rendre la fréquentation de la " messe de Paul VI " recommandable aux protestants par leur hiérarchie, qui - depuis Luther, moine défroqué, débauché et déséquilibré - exclut que la Messe puisse être ce qu'elle a été, est et restera avant tout : un Sacrifice propitiatoire non sanglant. Je me repens d'avoir institué là un office protestant à 98%, avec un zeste de Kabbale (" Dieu de l'univers " au lieu de " Dieu des forces célestes " pour traduire " Deus Sabaoth ") et un soupçon de jargon maçonnique (" fruits de la terre et du travail des hommes " au lieu de " le pain sacré de la vie éternelle et le calice de l'éternel salut " pour traduire " Panem sanctum vitæ æternæ, et Calicem salutis perpetuæ " ), ce qui est peu surprenant lorsqu'on songe que cette " messe " est sortie toute armée d'une obscure commission (une loge, en somme) dont j'avais confié la présidence au prélat franc-maçon Annibale Bugnini, assisté de six conseillers protestants et de quelques néo-modernistes jouant les " catholiques-alibis ". Je me repens d'avoir profané les lieux saints en les prêtant à n'importe qui pour n'importe quel usage, en reléguant le Saint-Sacrement dans les bas-côtés, voire la sacristie, en laissant déposer les hosties par des mains non consacrées dans des mains non consacrées, en permettant à des jeunes filles de servir la " messe ", en remplaçant l'autel par une table de cuisine tournant le dos à Dieu, mais faisant face à l'" Homme " (dont Paul VI a même proclamé fièrement que j'avais le culte !), en supprimant la clôture du chœur, en ôtant les statues, etc. etc., bref, en faisant tout pour éliminer le respect dû au surnaturel. Je me repens d'avoir jeté aux orties le latin, langue sacrée depuis que les premiers chrétiens l'ont empruntée à leurs persécuteurs pour adorer Dieu d'une seule voix dans tout l'Empire romain, surmontant providentiellement ainsi la malédiction de Babel. Je me repens d'avoir voulu, par tous ces attentats, tuer le Saint Sacrifice de la Messe dans l'espoir fou et impie d'étouffer l'Église Catholique, dont il est le fondement, afin de me substituer définitivement à celle-ci..

5. Je me repens d'être revenue sur les enseignements de tous les papes d'avant 1958, ne serait-ce qu'en cautionnant cette monstruosité maintes fois condamnée qu'est la " liberté religieuse ", porteuse de laïcisme, donc de révolte permanente contre le Christ-Roi, sous l'influence évidente des " libres-penseurs " que j'avais accueillis en mon sein. Je me repens, en fait, d'avoir ridiculisé dans l'esprit de l'immense majorité des catholiques les notions de dogme, de doctrine et de magistère, exposant ainsi les âmes au doute, à l'indifférence, à l'apostasie et aux ténèbres extérieures. Je me repens d'avoir été le loup déguisé en brebis et fourvoyant celles-ci pour mieux les perdre.

6. Je me repens d'avoir laissé (ne serait-ce qu'en France) bon nombre de mes évêques, archevêques et cardinaux - infiltrés dans l'Église par les pires ennemis d'icelle - délirer de la manière à la fois la plus grotesque et la plus crapuleuse dans tous les domaines possibles, par exemple : - en fraternisant ouvertement avec lesdits ennemis - athées, talmudistes, marxistes, protestants et maçons, entre autres - au point même, pour beaucoup, de se faire carrément francs-maçons… quand il ne s'agit pas de francs-maçons qui se sont faits prêtres et ont progressé dans les deux hiérarchies à la fois selon les excellents préceptes de leurs grands ancêtres de la Haute Vente d'Italie ; - en fermant les églises de France aux " indésirables " - membres de la droite nationale non païenne qui souhaitaient recevoir le baptême ou auxquels leurs proches voulaient donner des obsèques religieuses, ou encore fidèles de la Tradition décédés, parmi lesquels des prêtres - pour mieux en ouvrir les portes à tout ce qui n'est pas catholique et, de préférence, tout ce qui est le plus anti-catholique ; - dans une logique suicidaire, en faisant don à l'islam prosélyte et conquérant (surtout pas aux " intégristes ", c'est-à-dire au petit reste de catholiques véritables !) des églises désertées par les fidèles à cause de la dérive conciliaire, précisément ; or, c'est là, pour ce même islam, un signe infaillible de faiblesse et la preuve qu'il a désormais le champ libre sur le territoire d'une chrétienté dont les pasteurs mêmes s'appliquent à hâter la décomposition ; à cause de ces ventres mous, l'Europe occidentale n'est plus tout à fait le dar-el-garb que les mahométans ont vainement cherché à envahir pendant treize à quatorze siècles ; elle est même en passe de s'assimiler au dar-el-islam et de voir ainsi ses habitants s'intégrer bon gré mal gré à l'oumma , dont les membres méprisent, ostracisent et persécutent les non-musulmans, qui ne sont à leurs yeux que des dhimmis , assujettis quand même à l'odieuse chariah . en pétitionnant, défilant et manifestant à la moindre occasion avec la racaille trotskiste, qui est fanatiquement internationaliste, immigrationiste, francophobe, anticléricale et avorteuse ; - en se livrant à de honteuses pitreries et en proférant de scandaleuses énormités, comme cet évêque que l'émission de France 3 " Tous Égaux " du 13 juin nous a montré en train de bénir toutes sortes d'animaux (dont une tortue et un chameau) dans l'église parisienne de Sainte-Rita, pour déclarer ensuite - en guise de justification - que Pie XII bénissait bien les canons (on aurait pu penser à un canular, mais ce n'était pas le cas !) ; - en multipliant les déclarations, prises de position et actions les plus bassement démagogiques, collaborationnistes, voire hérétiques, car bien dans l'irrespirable " air du temps ", qui est à l'hédonisme, au relativisme, au naturalisme, à la tiédeur, au métissage forcé, à la destruction des nations, à la tolérance de l'intolérable, etc. etc. etc.

7. Je me repens d'avoir introduit l'erreur dans la Vérité, c'est-à-dire d'avoir obscurci cette dernière - ce qui insulte à la mémoire de tous les martyrs ayant versé leur sang pour elle depuis deux mille ans - en prônant, pratiquant et imposant un faux œcuménisme, véritable piège du Malin qui revient à faire croire que tout se vaut : la vraie Religion et les fausses ; or, ce prétendu œcuménisme - qui m'attire du reste le mépris croissant des fausses religions : beau résultat parmi d'autres ! - dépouille évidemment ladite Religion de tout son crédit auprès des fidèles comme des âmes qui auraient pu s'y convertir, mais qui sont désormais fortement incitées à continuer de chercher d'hypothétiques " voies de salut " dans leurs cultes hérétiques, schismatiques, païens ou sataniques habituels, tandis que les ex-fidèles - complètement désorientés - perdent la Foi en tout ou partie et deviennent indifférents, quand ils ne se laissent pas coopter par des sectes religieuses ou antireligieuses, ayant pignon sur rue ou non.

8. Je me repens, dans le même ordre d'idées, d'avoir organisé à Assise en 1986, puis un peu partout en souvenir de ce happening démentiel, de véritables pandémoniums des fausses religions, mises sur le même pied que la vraie. Je me repens de n'avoir rien voulu comprendre aux avertissements du Ciel lorsque, onze ans jour pour jour après ce scandale inouï, Assise a été frappée par un tremblement de terre dévastateur qui - entre autres signes sans équivoque - devait causer la destruction du maître-autel de la cathédrale, sur le tabernacle duquel on avait obligeamment prié les bouddhistes de poser leur idole, tandis que sous ce même autel, dans la crypte, la châsse contenant les reliques de saint François demeurait intacte. Je me repens d'avoir réédité le même exploit " œcuménique " dans le sanctuaire marial de Fatima ou, grâce à mes soins empressés, une idole hindoue a été adorée dans la chapelle des apparitions.

9. Je me repens d'avoir cherché à faire croire que les " avancées conciliaires " (par exemple, la " suppression " du démon et du péché originel et actuel) étaient irréversibles, comme si quelques dizaines d'années de tragiques errances rappelant la folie arienne pouvaient gommer dix-neuf siècles de saint et patient labeur au service de cette Foi, de cette Espérance et de cette Charité qu'a prêchées Celui dont le Nom est le seul par lequel nous puissions être sauvés.

10. Je me repens d'avoir gaspillé en des JMJ purement médiatiques et ostentatoires - destinées à prouver la vigueur de la Foi des jeunes, mais ayant au contraire crûment mis à nu la désolante ignorance des intéressés en matière de religion - la soif d'absolu d'une jeunesse en friche qui, lorsqu'elle parvient à échapper au bourrage de crâne ambiant, constate l'inanité du Novus Ordo Missae et se dirige de plus en plus vers le catholicisme de Tradition.

11. Je me repens d'avoir tout mis en œuvre afin de diviser le mouvement traditionaliste, d'abord en tirant prétexte des sacres de 1988 pour terroriser une partie des " tradis " et les pousser à quitter la Fraternité Saint-Pie X (je leur avais fait miroiter un leurre en forme d'indult), ensuite en laminant la Fraternité Saint-Pierre - produit pourtant bien docile de cette scission - par des grenouillages indignes, enfin en essayant de provoquer le même genre d'éclatement au sein du noyau organisé de la résistance catholique, la Fraternité Saint-Pie X, œuvre de Mgr Marcel Lefebvre, à laquelle j'ai proposé, selon ma bonne habitude, des " négociations " qui ne sont qu'un miroir aux alouettes de plus, quand bien même il est possible qu'au départ, le Saint-Père les ait sincèrement conçues comme un vrai moyen de réconciliation. Je me repens d'avoir agi, ce faisant, sous l'inspiration de celui dont le nom signifie " diviseur ".

12. Je me repens d'avoir déboussolé un peu plus encore les fidèles en pratiquant la " repentance " à tort et à travers, autrement dit en battant ma coulpe sur la poitrine des saints papes qui se sont succédé au cours des siècles, et cela pour des fautes imaginaires : avoir évangélisé les païens en renversant leurs idoles selon les instructions du Divin Maître, redressé les hérésies en les combattant résolument lorsqu'elles prétendaient s'imposer par les armes, rouvert les routes de Jérusalem aux pèlerins après des siècles pendant lesquels l'islam prédateur les avait impunément tués, rançonnés ou réduits en esclavage, voire - comme le Vénérable Pape Pie XII - sauvé des milliers de juifs de l'extermination, pour se faire accuser longtemps après de s'être désintéressé de leur sort et même d'avoir collaboré avec les nazis, sans que je réagisse avec toute la fermeté voulue contre d'aussi nauséeuses calomnies, le pontife en question présentant à mes yeux la tare manifeste d'avoir été le dernier pape pré-conciliaire, autant dire le dernier pape incontestablement catholique.

13. Je me repens d'avoir accéléré ma fuite en avant vers le précipice à mesure que s'affirmait mon cuisant échec. L'arbre se juge à ses fruits, et les miens - tout colorés et appétissants qu'ils pussent être à la vue de certains - se sont révélés secs, amers, gâtés ou moisis à la dégustation de tous ceux qui conservent tant soit peu de palais. Ainsi, je me repens d'avoir provoqué la désaffection des églises, monastères et séminaires et d'avoir tendu, devant ce véritable désastre, l'écran de fumée d'une prétendue " nouvelle Pentecôte " pour tenter de faire oublier les déclarations de Paul VI lui-même déplorant que les " fumées de Satan " se fussent introduites dans l'Église.

14. Je me repens d'avoir réservé un enterrement de première classe au miracle comme aux révélations de Fatima, et notamment d'avoir menti au moins par omission sur le troisième secret (qui m'est archi-défavorable) tout en exaltant les apparitions " mariales " de Medjugorje, qui ne sauraient venir du Ciel tant les messages de la " Gospa " sont répétitifs, lénifiants et inconsistants (conciliaires, en quelque sorte), tant elles attirent les " charismatiques " comme le sirop attire les mouches, tant les voyants et leurs " sponsors " présentent une sainteté pour le moins douteuse. Je me repens donc, d'une part d'avoir censuré la Très Sainte Vierge Marie, d'autre part d'avoir prétendu reconnaître sa parole dans une véritable bouillie pour les chats.

15. Je me repens d'avoir mis le Saint Suaire de Turin sous l'éteignoir depuis sa prétendue datation au carbone 14 de 1988, alors que j'ai appris depuis - en toute certitude - que celle-ci n'était qu'une grossière imposture (dans mon idée, les ostensions de 1998 et 2000 devaient être les dernières, si possible). Il est vrai que je n'ai pas tardé à me coucher devant la fausse science et ses diktats antichrétiens, par exemple les fariboles évolutionnistes que Jean Rostand - biologiste athée, mais honnête - avait eu le courage intellectuel de dénoncer en écrivant que l' " Évolution " était " un conte de fées pour grandes personnes ". Je me repens d'avoir vu en fait dans le Saint Suaire, comme dans son message miraculeux et sans ambiguïté, un obstacle massif à ma seule véritable obsession : l'extension de l'" œcuménisme " à tout et n'importe quoi.

16. Je me repens d'avoir contribué - notamment par cet œcuménisme dévoyé - à ériger le trône de l'Antéchrist, dont le règne passera par l'instauration d'une religion mondiale n'ayant évidemment rien à voir avec la Religion Catholique et ne pouvant déboucher que sur la fin des temps annoncée par saint Jean dans son Apocalypse, point d'orgue de la Révélation. Les précurseurs de l'" homme d'iniquité " auront été nombreux en mon sein…

17. Je me repens d'avoir entraîné, par ces multiples et criminels errements, la chute en enfer d'un grand nombre d'âmes, et je sais qu'il m'en sera demandé raison au Jugement Dernier, dont j'attends le Jour en tremblant.

18. Je me repens de ne pouvoir me repentir de tous mes méfaits et manquements tant ils ont été nombreux et tant leur évocation m'épouvante aujourd'hui.

19. Je me repens, pour l'essentiel, d'avoir sombré dans le schisme et l'hérésie en me séparant du Catholicisme de toujours et d'avoir sévi jusqu'en cet instant béni où, avec la plus vive et la plus sincère contrition, ainsi que le fervent espoir de voir le Juge Suprême pardonner à mes membres, j'ai l'indicible soulagement de me réintégrer enfin à l'Église Une, Sainte, Catholique, Apostolique et Romaine, seule porteuse du message de Vérité de Notre Seigneur Jésus-Christ, unique Sauveur des hommes de bonne volonté, à laquelle je restitue humblement les clefs de saint Pierre dont j'ai usurpé la garde pendant un demi-siècle environ.

20. Je me repens. Je me repens. Je me repens… JE ME REPENS !!…

 

le 25 juillet 2004
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La Passion du Christ

In hoc Signo vinces

Tout chrétien qui se respecte connaît par cœur le récit de la Passion tel que les évangélistes l'ont fait chacun à sa manière ; et tous les quatre avec une grande retenue, car ces hommes simples, quoique éclairés, étaient conscients d'avoir vécu quelque chose de si unique que le moindre soupçon d'emphase risquait de les faire passer pour des exaltés aux yeux de ceux qu'ils avaient reçu mission de convertir.
Mais notre époque blasée, gavée, endurcie, anesthésiée avait besoin d'un réveil tonitruant. Le cinéma s'y prêtait on ne peut mieux, et en professionnel chevronné du grand écran, Mel Gibson l'a parfaitement compris. Ce pur produit d'Hollywood, ex-playboy, acteur-réalisateur-producteur à très grand succès, a été un jour rattrapé par la Grâce et a voulu exprimer sa gratitude à Dieu en offrant au monde apostat une vision réaliste - et non pas doloriste - de la Passion de Notre Seigneur. Ce n'était pas la première fois que la Divine Providence retournait un grand pécheur pour en faire un grand prêcheur. Et cette fois encore, l'opération est fructueuse.


Les Français peuvent à présent voir ce film, qui fourmille de trouvailles géniales et de moments véritablement sublimes, qui est impressionnant de puissance évocatrice, de beauté spirituelle et formelle, de violence, certes, mais surtout de Vérité. Bien sûr, c'est une œuvre humaine ; bien sûr, elle est donc imparfaite et critiquable à plusieurs titres. Mais les critiques éventuelles ne pèsent rien auprès d'un fait capital : pendant cent-vingt-sept minutes, chaque spectateur peut vraiment compatir avec le Sauveur. Ne serait-ce que pour un tel pouvoir de conversion, la dernière oeuvre de Braveheart (le bien surnommé) valait la peine d'être tournée et mérite un succès planétaire retentissant.

Que dire du grief d'antisémitisme par le biais duquel on a d'abord tenté d'étouffer l'entreprise dans l'œuf, sinon qu'il est d'un ridicule achevé et qu'il s'est d'ailleurs assez vite dégonflé comme une baudruche ? Le néo-sanhédrin talmudiste et maçonnique a dû finir par se rendre compte qu'à force de glapir dans le vide, il se dénonçait lui-même ; en outre, il risquait de susciter un fâcheux antisémitisme réactif, car lorsqu'on a trop crié au loup... C'est pourquoi ne persistent guère à déblatérer, dans ce registre-là, que les porte-voix les plus obtus de l'Anti-Defamation League, qui a sans doute oublié de les débrancher.

Quant à l'accusation de violence, elle sert de roue de secours crevée à la guimbarde "antisémitisme", qui continue à rouler sur la jante. En effet, la violence du film ne renvoie qu'à la violence faite à Dieu par chacun de nous - et non pas seulement certains Juifs ou Romains de l'époque - en crucifiant Son Fils avec chaque péché. Cela, et cela seulement, c'est insupportable pour ceux qui rejettent non la culpabilité collective du peuple juif (dont il n'est pas un instant question dans le film), mais bien leur propre culpabilité individuelle.

En dépit de la misérable besogne des faussaires, truqueurs, révisionnistes et négationnistes de tous poils qui tentent depuis deux mille ans de la saper, l'historicité des Évangiles tient bon, et nul n'a encore réussi à faire mentir cette Parole inspirée. Or, leur récit - volontairement sobre pour la raison indiquée ci-dessus - est un message intangible qui a longtemps suffi, mais que Gibson a su, le premier, faire passer de nos jours avec toute sa force initiale. On est loin de l'amabilité lisse d'un Zefirelli ou de la spiritualité désincarnée d'un Pasolini (bien que ces deux cinéastes aient fait œuvre utile et respectable). Dans La Passion du Christ, le Sang salvateur coule et gicle comme il y a deux mille ans, ni plus, ni moins (plutôt moins que plus !), et le spectateur accuse chaque coup, s'accuse de chaque coup, au lieu de se borner à en voir tomber quelques-uns. Si l'on étudie le Saint Suaire de Turin, on obtient déjà une vision clinique de l'invraisemblable supplice que Notre Seigneur a enduré. Gibson a eu le splendide culot d'ajouter mouvement et son à cette vision ; voilà pourquoi il cogne fort et juste.

Mais alors, quelle est donc l'origine réelle du " scandale " ? Quel peut bien être le grief caché de toutes ces bonnes âmes, qui se découvrent soudain des répugnances de midinettes face à la violence, alors que tant de spectateurs, entraînés par tant de critiques de cinéma, plébiscitent en général cette même violence pourvu qu'elle avilisse les âmes ou serve l'idéologie dominante, les deux à la fois de préférence ? Ce grief est tristement simple. Notre époque efféminée à force d'hédonisme dissimule, nie et redoute mort et souffrance plus qu'aucune autre époque avant elle. Or, la mort et la souffrance du Christ étaient présentées naguère sous un angle éminemment positif en raison de leur but surnaturel : sauver l'humanité des terribles conséquences de son péché initial. Et c'est bien là que le bât blesse.
Voici un exemple frappant de perte de sens au sein même de l'Église (cité dans Pacte par l'Abbé de Tanoüarn) : dans Le Midi Libre du 1er novembre 2003, on demandait à Mgr Robert Wattebled, nouvel évêque de Nîmes, si le vieillissement des communautés catholiques était pour lui un sujet de préoccupation. Sa réponse fut la suivante : " Je suis plus préoccupé par la joie et l'épanouissement des jeunes que par la survie de l'Église ". L'aveu est stupéfiant de démagogie contre-productive, même de la part d'un moderniste. Il signifie carrément que la religion de l'évêque n'est plus la religion catholique, mais le culte du bonheur temporel. Comment veut-on, dans ces conditions, que les jeunes générations reçoivent le message de l'Église de toujours, qui repose en grande partie sur la profession de foi de saint Paul : " Je n'ai rien voulu connaître que Jésus, et Jésus crucifié ", évidemment fort éloignée de la principale préoccupation de l'évêque de Nîmes ?... Et pourtant, " Ce n'est pas pour rire que je t'ai aimée ", a dit le Christ à sainte Angèle de Foligno... Les néo-païens que nous sommes auraient grand besoin d'un nouvel " Apôtre des gentils " ! Comment s'y prendre pour dissocier la notion de péché originel de la Rédemption par la mort et la souffrance de Dieu Lui-même, qui possède une infinie majesté et qui, seul, pouvait donc - par l'intermédiaire de la deuxième Personne de la Trinité - remédier, en l'expiant, à l'offense infinie lui ayant été faite ? Pas de problème ! Il suffisait d'affaiblir, puis de faire disparaître la notion de péché originel et même de péché actuel, d'où l'inutilité de la Rédemption, d'où l'inutilité de la souffrance et de la mort du Christ, d'où l'inutilité de la Croix, réduite à n'être plus que l'instrument d'un supplice sadique infligé par des soudards romains à un résistant juif pacifiste et humaniste, ce qui est très " tendance ". Car ce que veulent les ennemis de l'Église, c'est commencer par en finir avec la Croix, seul obstacle sur les autoroutes pour l'enfer. Ainsi le mièvre et fumeux " Mystère pascal " n'a-t-il d'autre objet que d'occulter la Croix derrière la Résurrection, comme si la Résurrection pouvait avoir la moindre signification en l'absence de mort préalable, donc... de Croix ! Mais ces Gribouille n'en sont pas à une criante absurdité près. L'ennui est que lorsqu'ils se présentent revêtus de la pourpre cardinalice, cela intimide les conciliaires du rang, prosternés devant ce qu'ils prennent encore pour le magistère infaillible de l'Église et qui n'est que l'erreur pérenne dorénavant institutionnalisée. Sur TF1, on a pu entendre dernièrement un jésuite - le père Paul Valadier, ancien directeur de la revue néo-chrétienne Études - déclarer avec autorité que le film de Gibson était " foncièrement antichrétien " ; c'est un tout petit peu fort de café, même de la part d'un moderniste écumant qui aurait déjà été cent fois excommunié si Rome n'était pas désormais inscrite aux abonnés absents… lorsqu'elle ne cautionne pas ce genre d'hurluberlu corrosif. Quant à la position officielle de la Conférence des évêques de France, qui était hautement prévisible, le plus charitable est de n'en rien dire du tout…

Ce que le monde, presque tout entier en révolte ouverte contre Dieu, ne peut pardonner à Mel Gibson, ce n'est pas le prétendu " antisémitisme " de son film (pétard qui a fait long feu) ; ce n'en est pas non plus la violence, qui est parfaitement justifiée, parfaitement en situation ; c'est de faire partie du dernier carré de vrais catholiques, c'est de brandir la Croix.

Mel Gibson dérange le monde. Son film dérange le monde. Longue vie à Mel Gibson et à son film ! Haut de page

Ave Crux, Spes unica !

 

PIEGES LEXICAUX TENDUS PAR LE LOBBY INVERTI
- Un linguiste catholique en propose le balisage -

"Si la pensée peut corrompre la langue, il est non
moins vrai que la langue peut corrompre la pensée."

George Orwell



Selon la charge que l'on met en eux, les mots peuvent devenir à peu près n'importe quoi : sourires, caresses, gifles, balles, mines antipersonnel, etc. Appartiennent à une catégorie très offensive et en voie d'extension foudroyante : tolérance (cache-sexe hypocrite de toutes les veuleries, compromissions ou complicités vis-à-vis de l'intolérable), jeunes (cagoule de plus en plus ajourée des voyous d'origine maghrébine ou africaine et de tous âges), exclusion (formule magique exonérant l'exclu de tout devoir, mais lui reconnaissant toutes créances sur ses « exclueurs » supposés : ils, eux, les patrons, les proprios, etc.), frappes chirurgicales et dommages collatéraux (missiles intelligents de la propagande otanesque lancés contre tout ce qui dérange l'Oncle Sam), racisme et fascisme (increvables mots-valises de la logomachie trotskiste), intégrisme (poignard planté par l'athéisme, le laïcisme et la franc-maçonnerie dans le dos de l'Église catholique, y compris lorsque l'islam est censé être frappé, alors même qu'il n'a rien à craindre dans la mesure où le mondialisme - Oncle Sam en tête investit beaucoup en lui pour supplanter l'intolérante Chrétienté avant de l'éliminer à son tour), commandos anti-IVG (ou « Du chapelet considéré comme une arme de première catégorie ») et bien d'autres encore, que nous inflige sans arrêt l'épaisse langue de bois politiquement correcte. Mais examinons surtout aujourd'hui les termes homophobe et homophobie, qui représentent à eux deux un vrai cas d'école, et démontons-en le mécanisme particulièrement vicieux.

Faut-il insister sur la malédiction perpétuelle dont l'Ancien et le Nouveau Testaments frappent l'inversion dite sexuelle ? Faut-il rappeler comment et par qui a commencé la pandémie de sida ? Faut-il citer les chiffres spectaculaires d'enquêtes réalisées aux États-Unis et dont il ressort que des différences abyssales existent entre « homos » et « hétéros » s'agissant de l'espérance de vie, comme de la morbidité au regard de l'hépatite B ou des maladies sexuellement transmissibles ? Faut-il, enfin, mettre l'accent sur le fait que la population invertie, et en particulier le lobby gay américain, avoue pour but ultime de ses revendications politiques la « libération » sexuelle totale de la jeunesse, autrement dit la dépénalisation de la pédophilie ? Or, contre toute raison, et notamment en dépit d'un aussi lourd dossier sanitaire et moral, le lobby inverti ne cesse de marquer des points, puisque ses protégés ont obtenu en France l'accès au mariage (ou plutôt à sa caricature), avant d'arracher le droit à l'adoption d'enfants et à l'insémination ; cela pour ce qui est du Code civil. En ce qui concerne le Code pénal, ledit lobby est sur le point d'imposer le vote d'une loi qui rendra toute manifestation d'homophobie passible de la correctionnelle. Avant de tomber, pour délit d'opinion, sous le coup d'une nouvelle législation liberticide, hâtons-nous donc de dire tout le mal que nous pensons de l'idéologie qui prétend rendre obligatoire la chasse à l'odieux homophobe. Incohérence à signaler : cette chasse est lancée alors même qu'après un long cheminement souterrain, le lobby inverti prend le pouvoir dans tous les domaines ; autrement dit, moins il y a d'« ennemis » à exterminer, plus il faut se montrer féroce avec eux, et ce au nom de quoi ? Mais de la tolérance, bien entendu ! « Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté ! » clamaient déjà les grands ancêtres de ces tartufes.

La vogue récente de l'inversion dite sexuelle et la criminalisation de tout ce qui s'oppose à cette perversion particulièrement immonde ne représentent qu'un avatar de plus de la confusion des valeurs propre (?) à toute fin de civilisation : en chaque chose, le Vrai peut et doit devenir faux, le Bien mal, le Beau laid, et vice versa. La raison en est simple : par son refus de la Loi Divine (« Nous ne voulons pas qu'Il règne sur nous »), voire seulement naturelle, l'humanité se jette ipso facto dans les bras du Malin (« Non Serviam »), et les abominations nouvelles sont autant de ricanements sataniques devant l'épanouissement actuel du mystère d'iniquité.

Jugeant peut-être ces « progrès » insuffisamment rapides à son gré, le lobby inverti a créé deux « mots qui tuent », le qualificatif homophobe et le substantif correspondant homophobie, d'autant plus dévastateurs que le lobby en question fait d'eux un usage immodéré. Ce groupe de pression a donné assez de gages de décadence agressive pour mériter l'estime et le soutien des médias, affolés à l'idée de rester en retard d'une mode abjecte, et il est choyé par les milieux financiers, car les intéressés, le plus souvent aisés, n'ont généralement pas de personnes à charge ; d'autre part, il est de plus en plus chouchouté par la classe politique, qui voit en lui un gisement de suffrages dans la mesure où cédant à la plus basse démagogie, elle a pris l'habitude non plus d'oeuvrer pour la nation « une et indivisible », mais de multiplier les clientèles électorales ; du coup, il est bien vu aussi de la « justice », qui commence à rendre des arrêts favorables aux invertis des deux sexes. Or, les termes homophobe et homophobie touchent à des notions particulièrement importantes non seulement pour les invertis eux-mêmes, mais aussi, mais surtout pour la société tout entière, ce que l'on a tendance à nous cacher, car pour la raison indiquée ci-dessus, l'intérêt général (dans ce cas, le maintien du statut privilégié de la famille traditionnelle, considérée comme un obstacle au « progrès », donc en butte aux multiples attaques des pourrisseurs publics) est de plus en plus subordonné aux intérêts particuliers des groupes de pression ; il leur est même sacrifié lorsque le groupe est influent, ce qui est vrai - ô combien ! - du lobby inverti. Par lobby inverti, on n'entend pas stigmatiser l'ensemble des individus qui vivent leur condition minoritaire de façon privée et dans les limites existentielles inhérentes au genre, ce dont nul ne leur conteste le droit (relatif, sinon absolu), tant il est vrai que chacun est libre de se damner comme il l'entend s'il n'éprouve pas le besoin de se sauver en résistant à la concupiscence, qu'elle soit contre nature ou non ; on fait seulement allusion à cette nébuleuse remuante, quoique très marginale, qui, d'Act Up au mouvement World Pride, passe aujourd'hui en force à tout propos, au mépris non seulement d'une majorité réduite au silence (parce qu'on ne lui tend le micro que pour déplorer l'augmentation du prix des carburants), mais aussi d'une bonne partie des milieux invertis eux-mêmes, inquiète à bon droit de cette dérive qui ressemble fort à une dangereuse fuite en avant. Et le lobby manie à la perfection une arme devenue presque imparable : le matraquage médiatique destiné à justifier les uns en culpabilisant les autres.

- On a lu quelque part un article apologétique expliquant que le néologisme homophobe n'est au fond qu'une abréviation commode de ce qui aurait pu être, par exemple, homosexophobe ou homosexuellophobe (du moins aurons-nous échappé à ces deux monstres-là !). Mais par un curieux hasard, cette « abréviation » est précisément le contraire étymologique d'homophile qui, lui, n'est pas une abréviation. Entre tous les néologismes possibles, il a fallu que ce soit homophobe qui s'impose, et le hasard n'y est pour rien, car loin d'être anodin, le choix d'homophobe et d'homophobie témoigne au contraire d'une parfaite maîtrise de la manipulation du langage, donc de l'opinion.

En toute rigueur étymologique, par conséquent, le terme homophobe se présente comme l'exact contraire d'homophile (inverti), terme signifiant « qui recherche ses semblables » (ceux du même sexe) ; il devrait donc désigner tout individu « qui fuit ses semblables » (ceux du même sexe). L'ennui est qu'homophobe n'est nullement le contraire sémantique d'homophile, puisqu'il veut dire en fait, prétend-on, « qui craint ou déteste l'inversion ou les invertis ». Or, il est très astucieux d'avoir ainsi confondu l'étymologie et la sémantique, car de la sorte, on rend suspect d'avance tout ce qui n'est pas homophile (c'est-à-dire qui n'est pas inverti) et semble donc automatiquement homophobe ou avoir de grandes chances de le devenir si l'on ne prend pas les devants ; on déstabilise, on met sur la défensive et en porte-à-faux les gens se situant dans la norme, soit ces 90 % au moins de la population qui assurent la perpétuation de l'espèce. Du même coup, et ceci est le principal avantage de l'opération -, on délivre un brevet de vertu citoyenne au contraire étymologique (et non pas sémantique) d'homophobe, qui est homophile (c'est-à-dire inverti). Et le tour est joué ! Les pires débordements de l'inversion dite sexuelle deviennent dès lors inattaquables sous peine de lynchage provoqué par ceux qui ont intérêt dans tous les domaines - à favoriser l'émotion brute au détriment de la réflexion, par exemple en imposant à l'opinion des idoles à encenser et des repoussoirs à vilipender, le tout de façon évidemment inconditionnelle : c'est le principe même des trois minutes de la haine, exposé par Orwell dans son roman magistralement visionnaire 1984, où il montre comment une oligarchie révolutionnaire sans pitié ni scrupules s'est dotée de tous les moyens nécessaires, y compris l'altération et l'appauvrissement systématiques du langage, devenu "novlangue" pour prendre le pouvoir et le garder à jamais, notamment en déviant la haine des « citoyens » vers des boucs-émissaires stéréotypés (aujourd'hui : les franchouillards, ou beaufs, ou Français prétendûment de souche (tout le monde étant censé être « issu de l'immigration » depuis la nuit des temps jusqu'à la veille incluse), les patrons, les réacs, les racistes, les fachos, les cathos intégristes, les nationalistes, entre autres haïssables dinosaures voués aux gémonies).

Signalons, au surplus, le caractère antipathique et pathologique de la terminaison -phobe, d'où sont dérivés les mots phobie et phobique : publiphobe, xénophobe, agoraphobe, claustrophobe, etc. Personne n'a envie d'être étiqueté ......phobe ! Quiconque correspond à un type de personne dont l'appellation se termine en phobe a tout pour être regardé avec méfiance ou commisération par sa concierge. Il faut être positif, il faut être phile ! (À cela, cependant, trois exceptions notoires, sinon déjà dans les dictionnaires, du moins dans les esprits : serbophobe, austrophobe et cathophobe, qui recouvrent des notions chères à tous les Café de Flore, en attendant la découverte de nouveaux objets d'exécration artificielle, obligatoire et collective).

- Autre avantage du terme homophobe, il permet de faire l'amalgame entre ceux, honnis et désormais minoritaires, qui craignent ou abhorrent l'inversion dite sexuelle pour ce qu'elle est - une perversion d'autant plus grave que le prosélytisme vient se greffer dessus, ce qui concerne surtout les enfants et adolescents - et ceux, dorénavant bâillonnés, bien qu'encore majoritaires, qui se bornent à en réprouver la consécration institutionnelle (remarquons en passant que l'inversion dite sexuelle aurait tout intérêt à rester une conduite purement privée, ne serait-ce que pour éviter de reconstruire elle-même, fût-ce avec des matériaux plus voyants - le ghetto d'où elle avait fini par sortir en se faisant sagement oublier). Du reste, ce n'est pas pour rien si ce mot fait en ce moment une percée médiatique tonitruante. Certes, la méfiance vis-à-vis de l'inversion dite sexuelle est en voie de disparition, ce qui semble à première vue paradoxal eu égard à l'origine du sida, mais s'explique justement par le fait que grâce à la complicité active des médias, les invertis ont réussi le tour de force de s'embusquer derrière les personnes contaminées par accident ou in utero, c'est-à-dire de se poser en innocentes victimes, alors qu'ils sont les principaux vecteurs de cette terrible pandémie ; pourtant, le lobby n'en éprouve pas moins le besoin de faire diversion en agitant le chiffon rouge d'une homophobie de plus en plus imaginaire pour mieux préparer l'opinion à ingurgiter trois pilules de fort mauvais goût : l'association légale des « couples gays ou lesbiens » (désormais acquise), l'adoption d'enfants par des « couples gays ou lesbiens » ainsi que l'insémination artificielle des lesbiennes (l'une et l'autre en bonne voie de régularisation), en attendant sans doute de prôner à nouveau (comme après mai 1968) le « droit des enfants à la sexualité ». Ainsi se trouvent gravement ébranlés trois piliers de la civilisation : le mariage, la procréation et l'éducation, autrement dit la cellule familiale de base, ultime rempart qu'il s'agit d'abattre une bonne fois pour n'avoir plus affaire qu'à des électrons « libres », c'est-à-dire isolés, donc faciles à asservir.

Le terme homophobie relève, par conséquent, d'une énorme imposture sémantique, et c'est bien là ce qui fait son efficacité, car quiconque marche sur cette véritable mine incapacitante à double action se retrouve discrédité avant même d'avoir pu avancer le moindre argument contre les symptômes de déchéance qu'il entend dénoncer.

- Mais il ne suffit pas de parer les assauts de l'adversaire. Encore faut-il riposter. Au risque de paraître pédant à l'excès, rappelons que ce qui est sexué est forcément mâle ou femelle. Aussi, en bonne logique, ne peut être qualifié de « sexuel » que ce qui met en présence un individu mâle et un individu femelle (d'où notre expression « inversion dite sexuelle »). En conséquence de quoi il ne saurait y avoir d'attirance ou de relation sexuelle stricto sensu qu'entre un individu mâle et un individu femelle. L'homosexualité n'est donc bien qu'une perversion, à savoir une tendance contre nature, et même un commerce ignoble lorsqu'elle est mise en pratique. Il est intéressant de noter que le terme homosexuel et son pendant homosexualité ne sont apparus qu'en 1891, alors que les moeurs commençaient à donner de sérieux signes de détérioration. Auparavant, on ne se privait pas de parler de bougrerie (bougres), puis de pédérastie (pédérastes), de sodomie (sodomites), d'inversion (invertis), de saphisme (saphiques), de tribadisme (tribades), etc., ce qui prouve accessoirement que le démon de l'euphémisme lénifiant et « noyeur de poisson » a un siècle d'âge au moins !

Observons en outre que le terme hétérosexuel et sa forme substantivée hétérosexualité datent, l'un de 1891, l'autre de 1894. Il peut sembler logique, de la part de ceux qui cherchaient dès cette époque à banaliser l'inversion dite sexuelle, d'avoir créé les contraires lexicaux d'homosexuel et homosexualité. Or, il faut bien voir que la construction des néologismes hétérosexuel et hétérosexualité n'avait rien d'innocent, car elle imposait à la norme le besoin inédit de se situer par rapport à la perversion, exposant cette même norme à être un jour ravalée au rang de préférence sexuelle parmi d'autres (on y est déjà), avant d'être stigmatisée en tant que comportement déviant (ce dont on ne peut exclure l'éventualité, compte tenu de la pente actuelle !). Il y a donc plus de cent ans que toute personne « sexuellement normale » (expression quasi pléonastique pour la raison exposée ci-dessus) est plus ou moins tenue de se définir en fonction des individus « sexuellement anormaux » (expression quasi antinomique pour la même raison). Et cette obligation, purement terminologique jusqu'ici, risque fort de devenir légale un jour ou l'autre. De même nous faut-il d'ores et déjà observer sans hurler de rire ou d'horreur, une distinction entre l'hétéroparentalité et l'homoparentalité, car tant que « ça passe », pourquoi s'arrêter frileusement au bord du gouffre ? Nul doute que ces deux notions, mises tout d'abord sur le même plan pour anesthésier davantage encore une « opinion publique » déjà bien avachie, se situeront bientôt l'une par rapport à l'autre selon la hiérarchie que l'on devine.

Enfin, tordons le cou à ce sommet d'hypocrisie qu'est le vocable anglais gay, dont l'emploi a pour effet d'empêcher désormais, sous peine d'ambiguïté - celui du joli qualificatif gai. Initialement annexé par le lobby inverti californien, cet adjectif, destiné à rendre souriant ce qui ne l'a jamais été et ne pourra jamais l'être, ressortit à la plus pathétique antiphrase, dans la mesure où rien n'est plus triste que la condition d'inverti, même et surtout lorsqu'elle prétend se vivre dans le cadre de la libération des moeurs et de la tolérance, c'est-à-dire d'une putréfaction spirituelle, morale et intellectuelle qui ne cesse de s'accentuer. Les invertis américains de sexe masculin sont des adeptes du machisme le plus grotesque : volontiers moustachus et (dé)vêtus de cuir noir, ils ont tendance à pratiquer entre eux des violences « sexuelles » ou autres et, du reste, à périr de mort violente (voir l'article cité) ; ce machisme les a même poussés à se réserver l'appellation gay, à laquelle les lesbiennes semblaient avoir droit aussi au début : le torchon brûlerait-il entre ces messieurs-dames ? Quant à l'expression Gay Pride (pride signifiant fierté), elle est non moins stupide ; il n'existe en effet aucun motif de se montrer fier d'être inverti, ni d'ailleurs d'être normal (insistons bien sur cet adjectif avant que la loi républicaine n'en interdise l'usage), à moins que le but visé ne soit de déclarer la guerre au monde « hétéro », auquel cas celui-ci devrait-il réagir à la provocation en organisant des carnavals Normo Pride pour se mettre au diapason de l'obscénité infantile dont font preuve « ceux d'en face » ?

Profitons-en pour relever qu'il est fort bien vu, désormais, de se livrer à des exhibitions pornographiques et blasphématoires devant les lieux du culte catholique, par exemple dans les rues de Rome, pendant l'Année Sainte, en haine ouverte de Dieu et de Son Église, au mépris de la foi et de la sensibilité d'un milliard d' êtres humains (à quand des défilés World Pride devant les synagogues ou, mieux encore, à la Mecque, haut lieu bien connu de toutes les tolérances ?). Comble de l'affront sacrilège, cet abominable défilé était censé appeler l'Église à la repentance vis-à-vis des invertis, qu'elle aurait indûment persécutés pendant des siècles ! Et pour mieux faire passer son fangeux message, le lobby a mis l'accent sur le Colisée, symbole même de ces lieux où tant d'authentiques martyrs chrétiens ont péri aux mains du paganisme dont la World Pride révèle précisément le retour en force ! Ces extravagances inouïes sont beaucoup mieux vues, en tout état de cause, que le rappel Urbi et Orbi de principes aussi universels qu'intangibles (tel le caractère sacré de la vie humaine depuis la conception jusqu'à la mort naturelle), qui - n'en déplaise au relativisme ambiant, finiront par nous rattraper tous, ici-bas comme ailleurs, et dont la mise au rancart provoque d'ores et déjà la décomposition des liens sociaux ainsi que des rapports humains, pour ne rien dire des nuées d'âmes aiguillées vers l'enfer. La première démarche est officiellement qualifiée de festive et bon enfant, la seconde de réactionnaire et nauséabonde, le tout avec un sérieux imperturbable.

La ligne rouge est donc franchie. Et il faudrait s'interdire de parler d'inversion des valeurs ? Et il faudrait taire son dégoût, sa révolte ?

C'est ce que voudrait, en tout cas, un terrorisme intellectuel inédit, qui tente de s'imposer par le biais coercitif de la police du langage et de la pensée, mais auquel il importe de résister coûte que coûte. Laisser voir qu'on le respecte ou qu'on le craint, c'est déjà en devenir l'esclave. S'y opposer, c'est prendre le maquis en affichant le refus de plus en plus critiqué d'encenser les idoles de notre fin des temps, dont la dernière en date est l'inversion dite sexuelle. Le choix est là, inévitable, toujours le même :entre la Cité terrestre et la Cité de Dieu.

Manifestement, les pays occidentaux (c'est-à-dire développés) sont tombés sur la tête et insistent pour marcher dessus. L'espoir viendrait-t-il donc des pays pauvres, à tout le moins lorsque leurs ressortissants ne sont pas poussés par l'ONU et son mondialisme militant à venir grossir massivement notre sous-prolétariat ? C'est ce qu'il semblerait au vu du cinglant échec (soigneusement tu par les médias, et pour cause !) qu'ont essuyé les lobbies féministes, invertis et gauchistes qui, sous la conduite d'une religieuse défroquée, prétendaient faire exclure le Vatican de la liste des pays observateurs aux Nations Unies. Des centaines d'organisations non gouvernementales, soutenues par des gouvernements occidentaux dont le nôtre, bien sûr - avaient alors été mobilisées pour obtenir ce résultat citoyen, mais la contre-attaque menée par le Vatican avec l'aide des pays du tiers monde a fait capoter piteusement cette opération de haine pure. Comme quoi la fermeté paie lorsqu'on en a le courage ! Comme quoi Dieu a besoin des hommes pour faire leur salut !

Ad Majorem Dei Gloriam

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A Monsieur Voltaire

 

Strasbourg, le 24 octobre 2000
À Monsieur François Marie À-ROUER (dit Voltaire)

 

Monsieur,

 

Mon bien-aimé beau-frère, dévot immarcescible de vos oeuvres et de vos pompes, a eu la bonté de me transmettre votre honorée du 21 octobre 1763 (la peste soit des postiers à cheval et de leur incurie !).
Si je n'avais appris de source sûre la nouvelle excellente (quoique évidemment démentie par les idolâtres de votre état premier) selon laquelle vous étiez revenu in extremis à la Vraie Foi, je serais presque certain de l'endroit où l'on vous encouragerait à continuer ainsi de nuire par ancienne missive interposée, la nuisance étant l'industrie du dit l'endroit. Mais si,
comme je veux l'espérer, vous y échappâtes, priez Dieu de vouloir absoudre ceux que vos écrits y entraînent encore et toujours.
Car il faut qu'on vous le dise : vos oeuvres vous poursuivent par-delà le tombeau, par-delà même la rédemption que je vous souhaite, et votre enfant chérie - j'ai nommé la tolérance - se porte on ne peut mieux : gagnés par Mahomet, nos faubourgs mugissent et flambent, se font cours des miracles ; les bandits corses croissent chaque jour en vile audace, et leur île farouche, devenue française neuf ans seulement avant votre trépas, bâtit sa fortune sur la ruine de notre nation ; Lesbos et Sodome convolent et pouponnent ; les paradis d'artifice détruisent notre jeunesse ; la rage abortive ne connaît plus de bornes ; l'être humain se duplique à des fins mercantiles. Dois-je poursuivre ?... Bref, Monsieur, pardon de vous l'apprendre, mais votre tolérance est furieusement courue.
Si le traité en a brûlé petitement aux mains de vos ennemis, les cendres méphitiques d'icelui se trouvèrent portées par un vent tournoyant qui les diffusa comme vous l'entendiez alors. À ce propos, l'on parle volontiers d'un certain feu qui tourmente et ne consume point. Veuillez m'éclairer à ce sujet, dont je suis fort curieux, sans toutefois aspirer à m'en approcher trop tôt ni de trop près ; si votre souvenir de l'épreuve est déjà ancien (ce qu'à Dieu plaise), peut-être pourriez-vous obtenir une dispense à fin de solliciter les lumières d'un ex-ami philosophe ou ancien frère de loge qui - moins avisé que vous - aurait tenu à mépriser jusqu'au bout la superstition faussement attribuée aux derniers sacrements de l' « Infâme » ? D'avance, merci.
Nos modernes encyclopédistes s'efforcent à imiter ceux de votre époque et font profession de flétrir le fanatisme chez l'adversaire pour mieux le cultiver en eux-mêmes sous couleur de tolérance. Ils se sont tant battus pour faciliter l'expression de toutes les pensées opposées à la leur que la moindre de celles-ci est dorénavant hors-la-loi, ce que votre malveillance passée vous permit sans nul doute de prévoir sous le matois rictus qui résume à merveille votre avatar d'ici bas. Gageons qu'un aussi faux paradoxe vous serait de quelque amusement si vous aviez conservé ce fiel enrobé de miel qui vous fit autant d'amis chez les tartuffes que de victimes chez les gens de bien.

" Moins de dogmes, moins de disputes, moins de disputes, moins de malheurs", écriviez-vous du temps qu'un coupable égarement guidait votre plume si agile, fidèle dispensatrice de votre si doucereux venin.

Or, l'idéal était tout autre, et vous le savez à présent : « Un seul Dogme parce que la Vérité est une, point de thèses erronées qui vont se multipliant et dont chacune s'érige en faux dogme, point d'erreurs multiples, point de malheurs ». Mûe par son orgueil luciférien et brandissant son « libre examen », la « Réforme » - qui vous fut chère à proportion des incommodités qu'elle occasionnait à l' « Infâme » - tenta de censurer le Dogme, à savoir l'enseignement infaillible et multiséculaire de notre mère la Sainte Église, création Divine. Ainsi que chacun aurait pu le prévoir ab initio, cette secte maudite éclata en myriades de sous-sectes ennemies les unes des autres, mais unies par leur commune et inextinguible haine de la Sainte Église. Ce fut, à l'évidence, l'oeuvre de l'adversaire qui, reconnaissons-lui ce triste mérite, avait bien choisi son homme : un moine débauché dont les écrits trahissent, mieux que tout autre témoignage, la pathétique déraison et dont il est permis de se demander comment de bons esprits peuvent persister à voir en lui un être providentiel si ce n'est sous l'effet, là encore, de la pérenne malice. Cette démonétisation du Dogme nous poursuit à l'heure actuelle sous une forme encore inédite en votre siècle : le nouvel « oecuménisme », édifiant dialogue de sourds entre la Religion et ses simulacres plus ou moins sataniques, terrible fléau contre lequel il semble toutefois que le Vatican parle enfin, se souvenant peut-être opportunément que Notre Seigneur a dit Lui-même apporter sur terre non pas la paix, mais la contradiction, ainsi que le glaive séparateur de la vérité et de l'erreur, du dogme et de l'hérésie.

« La religion est instituée pour nous rendre heureux dans cette vie et dans l'autre », écrivez-vous aussi.

On ne saurait exprimer avec plus de sûreté l'inverse de la Vérité éternelle. Était-ce là un don de votre prime nature ?... Tous les saints, martyrs, prophètes, ascètes, docteurs, confesseurs, lévites et évangélistes plaident haut et fort contre cette thèse trompeusement flatteuse et crient combien « il faut faire son salut en tremblant » (saint Paul) derrière notre Sauveur Lui-même, qui a tenu à nous détourner de la voie large conduisant à l'abîme. Hélas ! même de si hautes admonestations ne sauraient arrêter quiconque veut à toute force voir le fin mot de la sagesse dans vos errements d'un temps. Plaignons bien fort les esprits modernes qui, tout intelligents, instruits et au courant des choses de la religion qu'ils sont, s'appliquent néanmoins à encenser de telles fariboles et croient pouvoir prôner l'hédonisme en attendant un paradis auquel ils pensent avoir, comme tout le monde, une sorte de droit acquis.

« Les mortels sont égaux : ce n'est point la naissance,
c'est la seule vertu qui fait leur différence ».

Voilà deux alexandrins de bonne facture, assurément, mais pour deux inexactitudes, dont l'une par omission. L'égalité n'a été ni voulue, ni donc instituée entre les humains, pas plus qu'entre les animaux ou les êtres inanimés, et le croire serait faire fi de l'inépuisable imagination du Créateur, Maître absolu de l'infinie diversité. Quant à la vertu, encore eût-il fallu préciser que c'est le Juge suprême qui, derechef, la dispense à son gré, selon un plan connu de Lui seul, mais sûrement dicté par le plus sublime amour pour chaque être pensant. En outre, de quelle vertu ou anti-vertu parliez-vous au juste ?
Telles sont, Monsieur, les réflexions que m'inspire la lecture de votre lettre, dont la livraison fut si malencontreusement différée. Où que vous soyez, soit encore au Purgatoire, soit déjà parmi les Bienheureux, demeurez en la communion des saints et priez pour cette Église combattante dont vous avez tant raillé les héros durant votre terrestre existence.
Tâchez de compenser par la douloureuse expiation ou l'adoration béatifique, selon le cas, les effets de ces sombres poisons qu'avec l'art le plus consommé (et votre Grand Horloger ne vous l'avait pas mesuré !), vous semâtes en tant d'âmes : le doute, l'incroyance, la dérision, la rébellion, tous fruits amers de la Chute légués à l'homme par le père du mensonge.

Et reposez en paix... si toutefois la grâce vous en est donnée...

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Le Ciel clés en mains

 


Entre toutes les mortelles chimères dont le modernisme-roi bourre des crânes catholiques déjà ramollis par l'apostasie ambiante, il en est une qui ruine un nombre incalculable d'âmes : celle qui voudrait que nous allions tous au paradis de manière automatique, indépendamment de nos oeuvres.

Voici un exemple non caricatural de dialogue avec des sourds-et-aveugles :

Vous : « À sa mort, l'âme n'a le choix qu'entre trois destinations (si l'on excepte les limbes, réservées aux enfants non nés) : le paradis, le purgatoire et l'enfer. »

Eux : « Mais ce que vous pouvez être sinistre et réducteur avec vos dogmes moyenâgeux ! De quel droit condamnez-vous les gens à ce que vous appelez l'enfer ? »

Vous : « Nul ne condamne personne à l'enfer, surtout pas Dieu, dont le Fils a payé si cher le rachat de nos âmes. Pour y aller, il suffit de le vouloir, c'est-à-dire d'ignorer et de violer sans vergogne un ou plusieurs des commandements de l'Ancien et du Nouveau Testaments. »

Eux : « Mais d'abord, si ce trop fameux enfer existait, il serait vide. En tout cas, c'est ce qu'espère le Cardinal Lustiger, qui est tout de même une référence théologique. »

Vous : « Excellent exemple de méthode Coué. De même qu'il est indiqué de casser le thermomètre quand la fièvre monte à l'excès ou de changer le mode d'établissement des statistiques du chômage dès lors qu'elles deviennent par trop alarmantes, il importe d'autant plus de supprimer toute notion de démon ou d'enfer que se multiplie sans doute, hélas ! le nombre des damnés par apostasie. »

Eux : « Mais tous les théologiens actuels nous disent que s'il existait, l'enfer serait vide ! »

Vous : « Malheureusement pour eux, tous les théologiens qui les ont précédés ont toujours soutenu que l'enfer existe et qu'il ne cesse de se peupler, s'appuyant en cela sur la Révélation divine et le Magistère infaillible de l'Église : que pèsent quarante ans de criminelles âneries auprès de tous ces siècles de lumineuses certitudes ayant produit tant de saints et de miracles ? »

Eux : « Mais la théologie a évolué et progressé en même temps que tout le reste ! »

Vous : « Comme l'art sacré ? Comme la musique sacrée ? Alors, en effet, on mesure l'évolution et les progrès de la théologie!»

Eux : « Mais enfin, nom d'un petit expert conciliaire, dites-moi un peu comment Dieu, qui est amour, pourrait permettre une chose aussi affreuse que votre enfer ! »

Vous : « Du fait de la Miséricorde divine, la colère de Dieu trouve ses limites dans l'amour de Dieu. Mais du fait de la Justice divine, l'inverse est vrai aussi. Et dans le couple Miséricorde-Justice ou Justice-Miséricorde, il y a parfait équilibre, comme dans tout ce qui est divin, comme dans la Sainte Trinité. De Dieu, on ne se moque pas. Il nous appelle tous à lui, mais en raison du libre arbitre qu'Il a bien voulu nous laisser par amour, afin de ne pas faire de nous des esclaves au même titre que les mahométans se considèrent comme esclaves de leur Allah, nous ne sommes pas condamnés au salut si nous tenons absolument à ignorer cet appel. »

Eux : « Et d'abord, Satan n'est pas un être ; ce n'est que la personnification commode du mal. »

Vous : « Satan est lâché dans le monde, où il « fait de plus en plus fort » à mesure qu'approchent les temps de la fin. Et sa plus grande force est justement de faire croire qu'il n'existe pas, tout comme un bon chasseur a intérêt à se camoufler et à faire silence pour ne pas effaroucher le gibier. Du reste, si Satan n'est pas un être, qui donc a tenté Notre Seigneur au désert, juste avant qu'Il n'entame Sa vie publique ? »

Eux : « Mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais, mais ... »

Et ainsi de suite, ad nauseam...

Lequel d'entre nous n'a entendu, y compris dans sa propre famille, ces protestations incantatoires, cette sorte de wishful thinking, comme disent les Anglais, dont il ressort qu'existerait une espèce de « droit acquis au paradis » ? Voilà donc le Bon Dieu perçu comme un patron tenu d'appliquer la CCPT (Convention Collective du Paradis pour Tous), sous peine de remous syndicaux parmi les très revendicatifs « catholiques » de gauche. « Soyons réalistes, demandons l'impossible ! » Ce slogan soixante-huitard n'est décidément pas tombé en désuétude !

Il faudrait rappeler ici tout ce qui, dans les Saintes Écritures, vient ridiculiser et anéantir une telle prétention, mais on recule devant l'ampleur de la tâche !... Donc, par simple paresse, on se contentera d'évoquer la parabole de Lazare et du riche : quand bien même des damnés seraient autorisés à revenir de l'enfer pour en affirmer l'existence dans l'intérêt de notre salut, il resterait toujours des autruches apostates et (ou) modernistes pour garder la tête dans le sable afin de pouvoir continuer à rêver, au mépris de tout ce qu'elles ont décidé d'ignorer ou de ne plus savoir...

Le plus pénible n'est pas tant de se colleter avec ce genre de fadaises au détour d'une conversation à bâtons rompus que d'en constater la profonde implantation jusque dans les « messes » d'enterrement de l'Église conciliaire. La disparition de n'importe quel proche ou ami permet de le vérifier. Force est de constater, alors, l'irrespect de l'assistance pour le défunt, l'occasion et le lieu : avant comme après la cérémonie, cela chuchote ou jacasse, cela se retourne avec curiosité, cela se visite d'une travée à l'autre avec une gaieté mal contenue, davantage encore que lors d'une « messe » ordinaire : dame ! Les retrouvailles mondaines ont des lois que la Loi divine ne saurait abroger ! Pendant la cérémonie, les enfants et petits-enfants se succèdent au micro pour rappeler de tendres anecdotes au sujet du disparu : « On l'aimait bien, il(elle) disait ceci, faisait cela, on le(la) regrettera tous, adieu, Papy(Mamy) »... C'est très émouvant, bien sûr, mais en quoi cela rend-il hommage au Ciel dans ce qui est toujours, en principe, la maison de Dieu ? De son côté, le célébrant, évitant soigneusement de troubler le confort intellectuel de ses ouailles, ronronne des douceurs avec un professionnalisme rodé par quarante années d'identification au verbiage lénifiant d'après-Concile. La machine, bien huilée, accompagne le trajet direct du de cujus vers le paradis... ou plutôt le nirvana bouddhiste (c'est-à-dire le néant) - avec ou sans avatar hindouiste préalable, car beaucoup de conciliaires, aliénés par un syncrétisme de plus en plus prégnant, veulent croire à la réincarnation, qui permet d'esquiver... l'enfer et le purgatoire, justement ! Tout ça est très zen, en somme.

D'une certaine façon, cette décontraction apparente est compréhensible : pourquoi se recueillir et solliciter en tremblant la Miséricorde divine, puisque « le défunt est déjà au ciel, où tout le monde ira forcément le retrouver » ? L'enfer ? Un conte de bonne femme dont l'Église paléo-catholique se servait pour faire peur aux petites filles crédules et mieux asservir les consciences à son profit exclusif. Le purgatoire ? Idem, quoique en plus cool. Bref, un enfer, ça ne respecterait pas la CCPT que les délégués syndicaux assurent avoir signée avec le patron. Un purgatoire non plus, d'ailleurs : « tout, tout de suite ! » braillaient aussi les jeteurs de pavés...

Exeunt, donc, le purgatoire et l'enfer... surtout l'enfer et son éternité de tourments en tous genres, « comme si Dieu pouvait être aussi méchant ! Déjà qu'il permet tant de mal sur terre, ça suffit comme ça, non ? ». La « foi adulte », c'est ça .

Exagéré, dites-vous ? Dans les termes, à peine, et dans l'esprit, pas du tout. Le « droit acquis au paradis » représente l'apport majeur de la contre-Église aux « droits-de-l'homme », dont il est à coup sûr l'insurpassable fleuron. On ne se borne plus à faire fi des devoirs de l'homme vis-à-vis de Dieu dans la Cité terrestre, on prétend agir de même dans la perspective de la Cité céleste. Ainsi les conciliaires auront-ils spontanément agrandi l'empire des « droits-de-l'homme » au-delà de l'arrogance impie qui sous-tendait déjà les prémices maçonniques de la Révolution dite française. À force de copiner avec le monde (en verlan, « démon », prince d'icelui), qui les avait circonvenus et domestiqués, ces modernes janissaires en sont venus à le précéder, ce qui est le propre des renégats de partout et de toujours.

Si, d'aventure, des apostats, conciliaires ou non, parvenaient à se convaincre de l'existence d'un enfer et d'un purgatoire, le traumatisme qu'ils en éprouveraient (ou le seul principe de précaution) nécessiterait, sous peine de conversion irréversible (horreur !) au paléo-catholicisme, la mise en place immédiate d'une cellule de soutien psychologique sous les auspices de la Conférence des Évêques de France. Les petits bergers de Fatima crurent mourir de peur lorsque la Très Sainte Vierge leur montra l'enfer, et en fait de soutien psychologique, ils n'avaient « que » leur foi, éclairée par leur Mère du Ciel. Nous autres, qui sommes naturellement beaucoup plus évolués et intelligents que les petits bergers de Fatima, nous n'avons plus la foi, mais nous avons le déni en forme de haussement d'épaules. Que de progrès accomplis depuis 1917 !



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Wojtyla, "pape marial"

 

Nous célébrerons le 8 décembre prochain le 150ème anniversaire de la proclamation par le bienheureux Pie IX du dogme de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu ("theotokos" en grec). Bien entendu, à la faveur de cette commémoraison, Karol Wojtyla, alias Jean-Paul II, a décidé de se rendre à Lourdes pour y célébrer lui-même… le culte de sa personnalité, et son Grand Cirque Blanc va donc attirer dans ce sanctuaire marial tout ce que l'ex-Chrétienté compte de plus aveuglément papolâtre.

L'actuel occupant du siège de Pierre, qui a été et reste foncièrement un comédien itinérant, semble chercher depuis toujours à exploiter chaque occasion de faire parler de lui. Autrefois dynamique et pétulant, Wojtyla, vieilli par la maladie et la souffrance, donne maintenant l'impression de jouer avec son image de vieillard à bout de forces, mais admirable de courage. Ce fossoyeur au moins objectif du catholicisme véritable offre ainsi le reflet de l'Église actuelle. C'est paradoxal dans la mesure où lui-même, ses prédécesseurs Roncalli et Montini et ses complices néo-modernistes de Vatican II ont contribué à la Passion de l'Eglise. Celle-ci est en train de gravir à son tour le Golgotha, l'Épouse ne faisant en cela que suivre l'Époux. Vingt-six ans de wojtylisme, cela peut se représenter, pour l'Église, par la montée d'une côte de vingt-six kilomètres à 26 %. Ce doit être ça qu'on appelle la "Nouvelle Pentecôte" !…

L'évocation des misères de Jean-Paul II nous amène à Fatima et à ce qui a été présenté comme étant le troisième Secret : il s'agit de la vision d'un homme en blanc (le pape) gravissant une montagne sur laquelle gisent de nombreux catholiques assassinés ; lui-même est finalement tué en arrivant au pied de la Croix. Bien sûr, l'entourage du pape, non démenti en cela par l'intéressé, a immédiatement clabaudé que l'homme en blanc était Jean-Paul II, qui avait été victime d'un attentat sur la place Saint-Pierre; l'objectif de cet énorme bobard était double : 1. faire de l'acteur Wojtyla un héros et martyr fatimiste, le premier rôle du casting eschatologique, en quelque sorte; 2. enterrer Fatima une bonne fois en même temps que son encombrant troisième Secret, dont tout porte à croire qu'il est autre, soit qu'on ait fabriqué cette vision de toutes pièces, soit qu'on l'ait assaisonnée à la sauce conciliaire, soit qu'on l'ait amputée au moins du commentaire de la Sainte Vierge, qui en a fait sur chacun des deux autres secrets et qui, d'une manière générale, ne laisse jamais rien dans l'ombre pour ses voyants. En tout état de cause, il est certain que le troisième Secret porte sur ce qui était alors l'avenir de l'Église - aujourd'hui entamé - et non pas sur un événement ponctuel du passé.

L'opération de désinformation et de sidération est si évidente que pour ne pas la voir, il faut être complètement abruti par Vatican II et ses séquelles. Le troisième Secret étant évacué, la contre-Église qui occupe Rome depuis quatre décennies avait les mains libres pour passer à la vitesse supérieure et instrumentaliser Fatima à ses fins, c'est-à-dire pour profaner Fatima. C'est chose faite, à présent, puisqu'on en est à bénir la tenue d'une cérémonie hindouiste - autrement dit païenne, donc luciférienne - au sein même du sanctuaire, jusque dans la chapelle des apparitions et qu'on veut faire de Fatima un centre de l'œcuménisme universel, version néo-moderniste : la voilà bien, l'abomination de la désolation dans le lieu saint !… Ce "on" désigne non seulement le recteur du sanctuaire et l'évêque de Leiria-Fatima, mais aussi la tourbe vaticane et Jean-Paul II lui-même, que celui-ci soit l'orchestrateur, le simple approbateur ou le spectateur impuissant (car désormais gâteux) de ce qui n'est autre qu'un sacrilège absolu.

Et c'est ce pape-là qui va venir à Lourdes, soi-disant pour célébrer l'Immaculée Conception de Marie, à laquelle la plupart de ses copains "théologiens" ne croient pas une seconde, quand ils ne la tournent pas ouvertement en dérision ! C'est ce pape-là qui prétend vénérer la Très Sainte Vierge, qu'elle soit de Chestokowa ou d'ailleurs !… Croit-il avoir fait honneur à la Mère de Dieu en inventant ces "mystères lumineux" censés venir s'ajouter au Rosaire inspiré à saint Dominique Guzman par Marie elle-même ? Croit-il les vrais catholiques capables d'accepter que Marie n'intervienne à aucun moment dans ces "mystères lumineux" et n'y soit même pas présente ? En outre, ne voit-il pas qu'un ajout aussi intempestif vient détruire la perfection symbolique du Rosaire, qui ne saurait admettre aucune modification ? Même lorsqu'il fait mine de vouloir plaire à Marie, le pauvre Wojtyla se plante ! Ce doit être un don, à moins que ce ne soit une punition pour avoir contribué de façon aussi éminente à rendre un concile aussi antichrétien…

Voici du reste, pour conclure éloquemment, un extrait d'une lettre extraordinaire écrite à l'abbé B… par son confrère l'abbé Berto, théologien de Mgr Lefebvre; nous sommes en 1963, c'est-à-dire en plein sabbat conciliaire, et les "deux mille robinets" ont presque tous voté, la veille, contre la mariologie traditionnelle :

"La Vierge Marie encombrait le Concile, qui l'invitait à sortir. Oh ! elle ne se l'est pas fait dire deux fois ! La terre n'a pas tremblé, la foudre n'est pas tombée sur Saint-Pierre. La Vierge Marie est sortie discrètement dans un profond silence; seulement, si discrètement, dans un silence si profond, qu'elle n'a pas dit Vinum non habent, et les destins de la deuxième session ont été scellés. Quand on est un Concile oecuménique et qu'on fait sortir la sainte Vierge, on devrait au moins se rappeler qu'elle ne demande qu'à s'effacer, c'est assez connu, et qu'elle pourrait bien s'effacer trop. La Sainte Vierge n'ayant rien dit, Jésus n'a rien fait ; l'eau est restée de l'eau, même pas de l'eau potable, de l'eau de toilette, toujours comme à Cana, et encore avec beaucoup de mauvais microbes dedans. Il y en avait de l'eau dans ces urnes !… Elles en rendent depuis six semaines par deux mille robinets, la session va finir, et il y a des robinets qui trouvent qu'ils n'ont pas assez coulé ! Mais l'avis commun est que ça suffit comme ça. On a beau changer de robinet, c'est toujours de l'eau qui sort, et comme personne n'a plus le moindre espoir de voir sortir du vin, autant fermer tous les robinets.
Je pense que la Sainte Vierge, quant à elle, se serait contentée de laisser le Concile barboter dans toute cette eau pas trop propre. Mais, au lieu de lui demander à genoux, dans une supplication solennelle, de prononcer le Vinum non habent, on l'a formellement déclarée gênante, embarrassante, encombrante, à la face de son Fils, elle, l'Épouse du Saint-Esprit ! Toujours quand on est un Concile oecuménique, on doit savoir que METTRE LA SAINTE VIERGE À LA PORTE EST UNE OPÉRATION QUI PEUT AVOIR DES SUITES, ET PEUT N'ÊTRE PAS RATIFIÉE PAR QUELQU'UN QUI LUI A OUVERT LES PORTES DU CIEL ; ON DOIT VOIR PLUS LOIN QUE LE BOUT DE SON NEZ, ET NE PAS SE FIGURER QU'ON A DROIT AU SAINT-ESPRIT COMME ÇA, SUR COMMANDE, DU MOMENT QU'ON EST UN CONCILE."

 

TOTA PULCHRA ES, O MARIA, ET MACULA NON EST IN TE ! Haut de page

 

c'est tout !