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VÉRITABLES SIGNES DE PROGRÈS DANS LA VIE SPIRITUELLE.

 

 

La vie spirituelle est un tissu de contradictions. Ce n'est là qu'une autre manière de dire que la nature humaine est déchue. Une des principales contradictions de ce genre, une de celles qui offrent le plus de difficultés dans la pratique, c'est que la spiritualité exige de l'homme une profonde connaissance de lui-même, en même temps qu'elle lui défend d'en concevoir une haute opinion; et ces deux maximes ne sont pas faciles à concilier entre elles. Je signale cette difficulté dès le principe, parce qu'il nous faudra souvent regarder au fond de notre conscience dans le cours de ce traité, et que, par conséquent, nous serons exposés plus d'une fois à trop présumer de nous-mêmes; or, ce sentiment nous ferait plus de mal que notre examen ne pourrait nous faire de bien.

Il n'est rien au monde qui puisse nous offrir plus d'intérêt que la connaissance de notre état vis-à-vis de Dieu. Tout dépend de là. C'est là pour nous la science par excellence, bien supérieure à cette science du bien et du mal qui fut une si violente tentation pour Adam et Ève. Si nous sommes bien avec Dieu, tout va bien pour nous, quand même nos yeux ne rencontreraient tout autour de nous que le sombre horizon de l'adversité. Si, au contraire, nous avons le malheur d'être ses ennemis, tout ce que la terre peut offrir de plus brillant et de plus digne d'envie ne saurait nous empêcher d'être dans la plus déplorable condition. Il est assez naturel que nous désirions savoir si nous faisons des progrès dans la vie spirituelle; ce désir, du reste, n'est ni un mal, ni même une imperfection, pourvu qu'il ne soit pas désordonné. Quelle immense consolation pour nous, si nous avons lieu de présumer que nous sommes en voie de progrès ! Si, au contraire, nous sommes fondés à soupçonner que tout ne va pas bien, nous sentirons que tout espoir de salut n'est pas perdu pour nous, puisque nous ne sommes pas laissés sans lumières sur un sujet qui nous touche de plus près et nous intéresse plus que toute autre chose. Celui qui aime, désire savoir si son amour est agréé et payé de retour; et surtout quand c'est Dieu qu'on aime, on tremble de se voir repoussé, à cause de son indignité. Aussi la crainte se mêle-t-elle alors à la curiosité, car il s'agit là de nos intérêts éternels.

Mais, quelque vif que soit notre désir, nous ne saurions nous faire une idée à peu près exacte de nos progrès dans la vie spirituelle, et cela pour des raisons dont la cause tient il Dieu autant qu'à nous; à Dieu, parce qu'il entre dans ses vues de tenir secrètes les œuvres qu'il accomplit en nous; à nous, parce que l'amour-propre nous porte à exagérer le peu de bien que nous faisons. Nous ne savons même pas, d'une manière certaine, si nous sommes en état de grâce, ou, comme dit l'Ecriture, si nous sommes dignes d'amour ou de haine. En effet, notre cœur sert de retraite à une foule de péchés secrets; et nous devrions toujours nous rappeler les paroles du prophète qui nous avertit de ne pas être sans crainte, même au sujet d'un péché pardonné.

Tous les moyens ne sont pas également bons pour arriver à posséder cette connaissance que le cœur impatient recherche avec tant d'ardeur. Tout désir devient désordonné à la longue, s'il n'est fortement maîtrisé et tenu dans la soumission; et du moment où il devient désordonné, une fatale habileté lui fait trouver les moyens les plus funestes pour se satisfaire. L'un de ces moyens est de presser nos directeurs de nous dire ce qu'ils pensent de nous. Or ils éprouvent une répugnance bien naturelle à nous exprimer leur opinion à ce sujet; d'abord, parce qu'ils repoussent toute prétention aux dons surnaturels, tels que celui de discerner les différents esprits, et ensuite parce qu'ils savent qu'il est rare qu'on retire quelque bien d'un pareil jugement.

Quand cet artifice est infructueux, nous avons recours à des signes arbitraires de notre propre invention, comme les enfants qui enfoncent des morceaux de bois dans le sable, pour marquer le temps de la marée. Il va sans dire que nous faisons un mauvais choix, là où nous n'avions pas le droit de choisir; puis, quand nous sommes tombés dans l'erreur, nous nous obstinons à y rester; et, comme il arrive d'ordinaire aux hommes, notre obstination est en raison directe de la grandeur de notre erreur: aussi tout finit-il par s'évanouir comme une chimère. Et lors même que nous ne cherchons pas à connaître notre état intérieur à l'aide de quelqu'une de ces fausses méthodes, nous faisons ce qui est aussi dangereux, en vivant dans un état de perpétuelle inquiétude il ce sujet, et par là nous perdons une foule de bénédictions et de grâces, presque à chaque heure du jour.

Mais en vérité, il en est de notre croissance dans la grâce, comme de l'heure de notre mort. Il n'est bon d'aucune façon pour nous d'en avoir une connaissance certaine ou exacte. Nous éprouvons déjà assez de peine à rester humbles, lors même que nos imperfections éclatent au grand jour, et que le peu de bien qui peut se trouver en nous est presque invisible. Que serait-ce donc si nous croissions réellement dans la grâce, et que nous fissions de rapides progrès dans l'amour de Dieu? - Certes, moins nous en saurons à ce sujet, plus il nous sera facile de rester humbles. D'ailleurs, l'absence d'une connaissance suffisante de ces matières nous rendra plus souples et plus obéissants, d'abord aux inspirations du Saint-Esprit au dedans de nous, et au dehors aux conseils de nos directeurs spirituels. De même que c'est l'ignorance de leurs maladies qui rend les malades si soumis à leurs médecins, ainsi en est-il de notre ignorance de nos progrès dans la vie spirituelle. Et combien ces progrès dépendent de la double obéissance aux inspirations de la grâce et à notre directeur! Je dirai plus. Cette incertitude même est un aiguillon perpétuel qui stimule notre générosité envers Dieu. Car la plus funeste conséquence de tout examen excessif de soi-même, c'est que le bien grossit et enfle à vue d'œil, et par cela même que nous le regardons; aussi un homme dont le regard est toujours fixé sur son propre cœur se forme-t-il, pour la plupart du temps, une idée singulièrement exagérée de tout ce qu'il fait pour Dieu. Tandis que si nous comparons la grandeur de ce que Dieu a tait pour nous, et l'amour paternel qui l'a porté à le faire, avec l'exiguïté de ce que nous faisons pour lui, et la froideur de nos sentiments à son égard, c'est précisément cette disproportion qui nous fera souhaiter avec ardeur de l'aimer davantage, et de le servir avec plus d'abnégation. De là je conclus que notre intérêt même exige que nous ne sachions pas exactement et d'une manière certaine jusqu'où nous sommes arrivés dans la voie de la perfection.

 

Néanmoins une certaine connaissance de notre état est possible, désirable et même nécessaire, tant que. le désir en reste modéré et qu'on cherche à le satisfaire par les moyens légitimes. Il nous faut des consolations, au milieu d'une lutte si difficile et si indécise; et nous ne sommes pas encore assez détachés pour ne pas trouver une douce consolation dans la conscience des œuvres que la grâce opère dans nos âmes. Nous ne pouvons guère nous donner à la prière, si nous ne possédons une connaissance plus ou moins approfondie de la manière dont Dieu agit avec nous; et, en réalité, si nous ne sommes pas informés des grâces que Dieu nous accorde, nous ne saurons pas y correspondre. Aussi un certain degré de cette science nous est-il indispensable pour soutenir notre lutte de chrétiens; et les moyens légitimes de l'acquérir sont la prière, l'examen de conscience et les avis spontanés de notre directeur.

En voilà assez touchant la connaissance de notre état spirituel. C'est là un sujet aussi délicat que dangereux. Moins nous sentirons le besoin de cette redoutable science, et mieux cela vaudra pour nous; car il est également difficile de l'acquérir par des voies légitimes, et d'en user avec modération, quand une fois on la possède. Toutefois on ne saurait absolument s'en passer, quoique son importance varie selon la condition spirituelle des individus.

Il est donc essentiel pour nous de nous former une idée nette de la condition particulière de la vie spirituelle dans laquelle nous sommes placés. Il y a des personnes qu'on appelle converties; c'est-à-dire qui se sont tournées vers Dieu et ont commencé une vie nouvelle. Elles font pénitence de leurs péchés; elles abjurent certaines fausses doctrines qu'elles avaient soutenues; elles changent de sentiments envers Dieu et Jésus-Christ; elles se soumettent à certaines pratiques de mortification, s'engagent à observer quelques dévotions particulières, et se mettent sous l'obéissance d'un directeur spirituel. Puis elles sont sous l'influence de leur première ferveur. Elles se sentent aidées par une promptitude surnaturelle dans tout celui concerne le service de Dieu, par la douceur sensible et la joie qu'elles trouvent dans la prière et dans la fréquentation des sacrements, par un goût qu'elles ne connaissaient pas pour la pénitence et les humiliations, par une grande facilité à faire la méditation; enfin souvent par la cessation partielle ou entière de toutes tentations. Cette première ferveur peut durer des semaines, des mois, et même un an ou deux; et alors son objet est accompli. Nous y avons correspondu avec plus ou moins de fidélité. Nous en avons fait l'expérience, nous en avons connu le caractère, les symptômes, les difficultés. Cette première ferveur a un génie particulier qui lui est propre, et plie exige une direction spéciale qui lui convient et ne conviendrait à nulle autre chose. Maintenant, le temps en est passé, et elle a fui loin de nous. Nous la retrouverons au jour du jugement, jamais avant.

Mais où nous a-t-elle laissés? Au commencement d'une nouvelle phase de notre vie spirituelle, à une époque critique et remplie d'épreuves. Cette ferveur, qui ne nous avait été accordée qu'à titre de faveur et pour un temps donné, une fois passée, nous laisse plongés dans un état de malaise et dans la tiédeur. Le caractère propre de notre condition actuelle, c'est que nous semblons être abandonnés à nous-mêmes plus que nous ne l'avons jamais été auparavant. La grâce paraît faire moins pour nous. Le vieil homme renaît, quand une fois la ferveur qui l'avait transformé est passée, et il recommence à se faire sentir avec une violence inouïe. Nous sommes pour ainsi dire plus contraints que jamais de compter sur la fermeté et la pureté de nos intentions et de notre volonté, et nous nous sentons moins soutenus par les divers ressorts de la vie spirituelle. La sécheresse s'empare de nous, quand nous prions. Le sol que nous creusons devient plus dur, plus pierreux. Le travail perd son attrait pour nous, à mesure que nous le trouvons plus pénible. La perfection nous semble moins facile, et la pénitence insupportable. Le temps est venu de montrer notre courage, car l'épreuve va faire voir ce que nous valons réellement. Nous allons commencer notre pèlerinage dans les régions centrales de la vie spirituelle, et nous n'y trouverons, la plupart du temps, que le désert. C'est pourquoi tant de personnes reviennent sur leurs pas, et sont rejetées de Dieu, parce qu'elles ont abandonné la voie de la sainteté, et perdu leur vocation. L'âme à laquelle je m'adresse en est arrivée à ce point, et lutte contre le soleil et le vent qui la brûlent, contre le sable où elle s'enfonce: la rareté des sources d'eau vive la remplit d'inquiétude; elle se plaint du manque d'ombrages frais et paisibles, et elle est prête à s'asseoir en pleurant, et à tout abandonner.

Pour l'amour de Dieu ne vous laissez pas aller ainsi à votre désespoir. C'en est fait de vous, si vous ne résistez pas. Mais, dites-vous, si je savais seulement que je ne reste pas immobile, si je pouvais véritablement me persuader que je fais des progrès, quelque faibles qu'ils soient, je forcerais mes membres fatigués à marcher en avant. Deux valent mieux qu'un, dit l'Écriture; faisons donc une partie de la route ensemble, en nous entretenant des obstacles qu'elle nous offrira, et des secours qui nous aideront à les surmonter. Vous savez que nous ne sommes pas des saints. Peut-être même n'aspirons. nous pas à gravir les hauteurs de la sainteté; s'il en est ainsi, il ne nous sied pas d'agir comme l'ont fait les saints. Les leçons qu'il nous faut doivent être modérées, salutaires, et rien moins que sublimes. Quoi qu'il en soit, ne songeons jamais à retourner en arrière, ni à nous arrêter en chemin.

Avançons-nous ? Hélas ! sur cette route céleste pas un puits, pas un palmier ne marque les distances; de toutes parts les yeux ne rencontrent que le sable et l'horizon. Courage pourtant : voici cinq signes. Si nous en avons un, c'est bien; si nous en avons deux, cela vaut mieux; en avons-nous trois ? c'est mieux encore; quatre ? c'est excellent; enfin, les possédons-nous tous les cinq ? réjouissons-nous !

1. Si nous sommes mécontents de notre état présent, quel qu'il puisse être, si nous aspirons à quelque chose de meilleur et de plus élevé, c'est là un puissant motif de rendre grâces à Dieu. Car un pareil mécontentement est un de ses dons les plus précieux, et un signe que nous faisons des progrès réels dans la vie spirituelle. Mais souvenons-nous que s'il faut être peu satisfaits de nous-mêmes, ce sentiment doit être de nature à augmenter notre humilité, sans jeter l'in- quiétude dans notre esprit, ni troubler nos exercices de dévotion. Ce mécontentement doit consister dans un désir impatient de croître en sainteté, mêlé de re- connaissance pour les grâces passées, de confiance dans celles qui nous seront accordées à l'avenir, et dans un vif sentiment d'indignation en voyant que parmi tant de grâces reçues, il en est si peu auxquelles nous ayons correspondu.

2. Ensuite, quelque étrange que puisse paraître une semblable assertion, c'est un signe de progrès que de recourir sans cesse à des commencements nouveaux et de prendre de nouveaux élans. C'est en cela que le grand saint Antoine faisait consister la perfection. Pourtant l'ignorance voit souvent dans cette méthode un motif de découragement, et certaines personnes confondent ces nouveaux points de départ dans la vie dévote avec les oscillations perpétuelles des pécheurs d'habitude. Il ne faut pas prendre non plus ces commencements qui se succèdent sans cesse pour cet es- prit fantasque qui mène souvent à la dissipation et nous empêche d'avancer dans la route du ciel. En effet, ces élans réitérés tendent vers un but plus élevé, et, par conséquent, plus difficile à atteindre, tandis que la fantaisie se fatigue du joug et soupire après une facile inconstance. Cette variété de commencement ne consiste pas non plus à changer de livres spirituels, de pénitences, de méthodes, de prières, et moins encore de directeurs: deux choses la constituent essentiellement; d'abord il nous faut renouveler notre intention de servir la gloire de Dieu, et ensuite ranimer notre ferveur.

3. C'est aussi un signe de progrès dans la vie spirituelle, que d'avoir en vue quelque objet particulier, tel que de nous efforcer d'acquérir certaines vertus, de dompter certains défauts, ou de nous accoutumer à certaines pénitences. C'est là une manière d'éprouver notre bonne volonté, et de nous faire sentir combien la grâce de Dieu a de puissance sur nous. Si notre attaque ne porte pas sur quelque point de la ligne ennemie en particulier, nous ne pouvons guère nous flatter d'avoir livré une bataille; et si nous déchargeons une arme sans but marqué, nous produirons du bruit et de la fumée, mais rien de plus. Il n'est pas probable que nous avancions, si, comme on dit, nous marchons au hasard, sans nous proposer clairement un but à atteindre, et sans pousser activement à ce but que nous avons ainsi consciencieusement choisi.

4. Mais c'est un signe de progrès plus grand encore que d'avoir au fond de l'âme la ferme conviction que Dieu exige de nous quelque chose en particulier. Nous savons parfois que le Saint-Esprit nous attire d'un côté plutôt que d'un autre, qu'il désire nous voir nous dépouiller de certains défauts, ou entreprendre certaines bonnes œuvres. C'est ce que les écrivains spirituels appellent attrait. Quelques personnes ressentent toute leur vie le même attrait. Pour d'autres, il change constamment. Chez beaucoup de gens, il est si insensible, qu'ils ne s'y laissent aller qu'à de rares intervalles; et beaucoup d'autres semblent n'éprouver aucun sentiment de cette nature. Un attrait particulier suppose naturellement une active connaissance de soi-même, accompagnée d'une tranquille habitude de prière intérieure; et c'est un don précieux à cause des facilités qu'il offre pour arriver à la perfection; car il ressemble presque à une révélation particulière. C'est pourquoi, si l'on ressent, avec respect et modération, cette influence du Saint-Esprit, c'est un signe qu'on fait des progrès. Toutefois, il faut avoir soin de se rappeler qu'on ne doit en aucune façon se laisser inquiéter de l'absence d'un sentiment qui n'est ni universel ni in- dispensable.

5. J'oserai même ajouter qu'un désir général et toujours croissant d'avancer dans la perfection n'est pas tout à fait sans valeur comme signe de progrès, et cela malgré ce que j'ai dit sur l'importance d'avoir un objet particulier en vue. Je crois que nous n'apprécions pas assez ce désir général d'arriver à la perfection. Sans doute nous ne devons pas nous en contenter et nous arrêter là. Ce don ne nous est accordé qu'à titre d'encouragement. Toutefois, si nous considérons combien la plupart des bons chrétiens sont encore attachés au monde, leur inconcevable aveuglement en présence des intérêts de Jésus, et leurs cœurs inaccessibles aux principes surnaturels, if faut avouer que ce désir de sainteté vient de Dieu, que c'est un don précieux, et que des intérêts de la plus haute importance s'y rattachent pour nous. Que Dieu soit béni pour chacune des âmes qui a le bonheur de posséder ce privilège! Il est presque incompatible avec la tiédeur, et c'est déjà un immense avantage; puis, quoi qu'on puisse aller beaucoup plus loin et monter beaucoup plus haut, il est cependant la condition indispensable de tout ce qui se trouve au delà et au-dessus de lui. Toutefois, il ne faut pas fermer les yeux sur les dangers qu'il présente. Tous les désirs surnaturels dont nous jouissons simplement, sans y correspondre d'une manière efficace, nous laissent dans un état pire que celui où ils nous avaient trouvés. Pour être en sûreté, il faut nous hâter de transformer le désir que nous ressentons en un acte quelconque, tel qu'une prière, une pénitence ou une bonne œuvre; cependant ne faisons rien avec précipitation ou sans prendre conseil.

Voilà donc cinq signes à l'aide desquels nous pourrons consciencieusement reconnaître les progrès que nous avons faits, et aucun d'entre eux n'est tellement élevé qu'il ne soit à la portée du plus humble d'entre nous. Je ne veux pas dire que l'existence de ces signes suppose nécessairement que tout est dans l'ordre dans notre vie spirituelle; mais elle fait voir du moins que nous sommes vivants, que nous avançons dans la voie de la grâce : et posséder un seul de ces signes est quelque chose d'infiniment plus précieux que tout ce que la terre peut offrir de plus brillant et de plus élevé. Je le répète: si nous en avons un, c'est bien; si nous en avons deux, cela vaut mieux; en avons-nous trois ? c'est mieux encore; quatre? c'est excellent; enfin les possédons-nous tous les cinq? réjouissons-nous! Regardez maintenant! Nous avons fait quelques pas. Nous avons pénétré plus avant dans le désert, et si nos pieds sont encore meurtris, nos cœurs du moins ont repris courage!

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