ARTICLES
- Dernière mise à jour le 2 mai 2005 -

 

Apologétique
Ascétique et Mystique
Anti-modernisme
Divers

 

 

APOLOGETIQUE

 

Considérations sur le péché et l'enfer, par le Père Frederick William Faber

Abrégé de la vie de Notre-Seigneur, par Blaise Pascal.

Conférence de l'Abbé Arminjon, n° 7.

Dieu est-Il facultatif ? , sur un site ami.

Le Scapulaire du Mont Carmel

Le péché mortel et ses conséquences : toujours...jamais..., sur un site ami.

Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies, par Blaise Pascal

 


ASCETIQUE ET MYSTIQUE


"Pour avancer dans la vie spirituelle", par le Père Frederick William FABER

Les signes de progrès dans la vie spirituelle,

Notre état normal,

Ce qui nous empêche d'avancer,

La Mortification,

De l'usage des faveurs spirituelles

NB : ce magnifique ouvrage n'est hélas plus édité. On peut néanmoins le trouver en anglais, ainsi que nombre d'oeuvres du Père Faber, sur googlebooks.

 

La Flagellation, extrait de "Un appel à l'Amour", de Josefa Menendez.

Le Crucifiement, idem.

Avis de Saint jean de la Croix

Quinze méditations sur la Passion, par St Alfonse di Liguori

L'oraison, échange d'amour, par un prêtre sur le site Salve Regina.

La dévotion aux Saintes Plaies et Marthe Chambon.

L'examen de conscience des péchés véniels

Les maladies de l'âme,

Soulager les âmes du purgatoire

Message de Notre Seigneur à Soeur Josefa

Pour se bien confesser, traité de St François de Sales

Instruction sur l'oraison, St Alphonse de Ligori

Instruction pour les garçons (valable pour les deux sexes, en fait !), de l'Abbé Moye, missionnaire en Chine.

Instruction pour les filles (id.)

L'oraison, texte extrait du règlement des "Communion des maisons de Marie"

Méditation sur l'Evangile, texte extrait de "Simples regards sur le Sauveur" par un moine de l'Eglise d'Orient.

Message de Notre Seigneur à Loublande

Pratique de l'exercice de la présence de Dieu, tirée des lettres du Frère Laurent de la résurrection

Psychopathologies et mystique, texte extrait de "Je veux voir Dieu" du Père Marie-Eugène

Le rôle du corps dans la prière  texte extrait du livre du Père HABRA "Discernement spirituel"

 

 

ANTI-MODERNISME

 

Sermon d'ordinations, de Mgr Tissier, juin 2002.

Analyse critique du déferlement de canonisations de Jean Paul II, chez DICI

Un prêtre de l'Eglise conciliaire prend conscience de l'apostasie des "Vaticandeux", sur le site Una Voce.

Article du Père Calmel concernant la Nouvelle Messe, sur un autre site.

La communion dans la main ? , extraits d'un article d'un prêtre américain

La nouvelle Messe est-elle catholique ?

Lettre de Mgr Fellay au sujet des relations avec Rome

Un article passionnant sur le Padre Pio face à Vatican II , sur le site de la FSSPX Canada.

Communiqué de Monseigneur Fellay au sujet du ralliement de Campos, idem.

l'Opus Dei : zélateur du faux oecuménisme et du nouvel Ordo Missae , chez Dici.

 

 

DIVERS

 

Le Miracle Eucharistique de Lanciano : récit des faits, photos.

Le rock.... détente ou porte ouverte au satanisme ?

Lettres aux amis et bienfaiteurs du Séminaire St Curé d'Ars: 47-49

Contre-révolution : Documents sur le site ami Semper-Fidelis .

Lettres de la Fraternité Saint Pie X : 62 63

 

 
 
 
 

Sermon des ordinations, Ecône, jeudi 27 juin 2002

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il.
Monseigneur le Supérieur général, Mes chers Seigneurs, Monsieur le Directeur, Mes chers confrères en sacerdoce, Chers ordinands, Bien chers Fidèles, Dans quelques instants l'évêque, au cours de cette cérémonie d'ordination de diacres et de prêtres, prononcera ces paroles, aux diacres il leur dira : vous êtes désormais les coopérateurs du Sang et du Corps du Seigneur, et aux prêtres après l'ordination elle-même, il leur dira : recevez le pouvoir d'offrir le sacrifice à Dieu et de célébrer des messes tant pour les vivants que pour les défunts. Ces paroles, qui nous semblent presque banales, de notre Foi catholique toute simple, qui expriment donc l'objet même du sacerdoce qui est la consécration du Corps et du Sang de Notre-Seigneur pour renouveler de façon non sanglante Sa Passion Divine, ces paroles sont désormais supprimées dans le nouveau Pontifical de l'ordination tant des diacres que des prêtres. Cette disparition est très significative, et veut dire que la NOUVELLE RELIGION ne veut plus exprimer la transmission d'un pouvoir de consacrer le Corps et le Sang du Christ et d'un pouvoir de renouveler la Passion du Calvaire. Et donc, mes bien chers ordinands, je suis sûr évidemment qu'au cours de vos six années de séminaires vous avez bien pénétré la doctrine catholique, qu'ignore maintenant la plupart des prêtres dans la NOUVELLE RELIGION. Car ce changement du rite de l'ordination signifie une NOUVELLE RELIGION. Dans cette suppression d'un pouvoir d'offrir et de consacrer le Corps et le Sang du Christ est exprimée précisément LA NOUVELLE RELIGION, dans laquelle se trouve la grande majorité des catholiques, à leur cœur défendant, mais ils y sont dans cette NOUVELLE RELIGION, qui consiste non seulement en un NOUVEAU CULTE, mais dans une NOUVELLE DOCTRINE. Et donc si vous le voulez bien, chers fidèles, en quelques mots je décrirai tout d'abord la NOUVELLE DOCTRINE de cette NOUVELLE RELIGION et ensuite son NOUVEAU CULTE. Tout d'abord de NOUVEAUX DOGMES, par conséquent une NOUVELLE DOCTRINE, de NOUVEAUX DOGMES. Tout d'abord le péché, qui pratiquement n'existe plus, puisqu'il n'offense pas Dieu. On nous dit que le péché n'offense pas Dieu, mais qu'il nuit seulement au pécheur. Le péché, en effet, ne peut pas atteindre la nature de Dieu qui est incorruptible. Le péché ne fait rien à Dieu. Le péché ne fait que nuire au pécheur, lui faisant perdre la vie divine, on le concède, et également offensant à la solidarité humaine. Dans ces conditions le péché n'a plus cette caractéristique d'offense, de destruction de l'honneur de Dieu, de Sa gloire, de Sa louange. Il n'a plus la caractéristique d'une désobéissance à la loi de Dieu. On nie par conséquent que Dieu soit en droit d'exiger de Ses créatures, non seulement la louange, mais même la soumission à Sa loi comme dit saint Ignace dans ses Exercices : L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu et par là sauver son âme. Eh bien ! louer, honorer et servir Dieu, çà n'existe plus dans la NOUVELLE RELIGION, puisque le péché ne détruit pas la gloire externe de Dieu, le péché ne fait que nuire à l'homme. Vous voyez donc combien cette NOUVELLE RELIGION détruit la notion même du péché, détruit la gloire de Dieu, détruit même la notion du péché comme l'injustice suprême, pour ne considérer que les injustices humaines ; mais l'injustice envers Dieu, le péché contre la Justice de Dieu, on n'en veut plus. Ensuite, on nous dit que par le péché la dignité humaine n'est pas perdue, l'homme conserve sa dignité même après le péché. L'homme reste digne. L'homme reste gentil, sympathique. Et par conséquent, c'est la justification de l'œcuménisme, de la liberté religieuse. Quoi que fasse l'homme dans l'ordre religieux, qu'il honore un faux dieu ou par un faux culte le vrai Dieu, peu importe, il garde sa dignité. Il est digne donc d'être d'estime et de respect, et donc on doit respecter sa religion, et on doit par conséquent collaborer même avec les autres religions, puisque la dignité humaine n'est pas atteinte par le péché. Encore une seconde erreur très grave, qui légitime l'œcuménisme et la liberté religieuse. Il est donc digne puisque l'homme reste très sympathique. Eh bien ! Dieu continue d'aimer le pécheur, de lui maintenir Son amour et Sa faveur. Rien n'est changé entre Dieu et le pécheur. Dieu nous est représenté sous la forme d'un Dieu impassible, bonasse, qui accepte tout de la part de Ses enfants capricieux. Sa charité, à Dieu, est donc ridiculisée. Dieu continue d'aimer même le pécheur, sans distinction, sans précision. Ensuite, on nous dit que, par conséquent, Dieu ne punit pas le péché par une peine quelconque temporelle ou éternelle. Puisque le péché n'offense pas Dieu, Dieu ne punit pas. Du reste Dieu est la bonté même. Comment Dieu pourrait-Il infliger des peines à l'homme pécheur ? Non, c'est l'homme lui-même qui se punit en subissant les conséquences de ses fautes et l'enfer, si jamais quelqu'un s'y trouve, l'enfer n'est que l'exclusion, auto-exclusion de l'amour divin. Donc l'enfer n'est plus une peine infligée par Dieu. Dieu n'a plus le droit de punir. Et par conséquent, l'homme est lavé de tout devoir de réparation envers Dieu. Ce que nous appelons chez nous, dans notre catéchisme, la satisfaction après le péché, le pécheur doit satisfaire pour ses péchés à la justice divine, la satisfaction, le besoin d'expier ses péchés pour réparer l'honneur de Dieu n'existe plus. L'homme doit seulement réparer sa santé spirituelle. Mais réparer la gloire de Dieu, coopérer au relèvement de la créature tombée dans le péché, on n'en veut plus, alors que vous savez la belle doctrine catholique de la satisfaction est toute à la gloire de Dieu, puisque l'homme pécheur peut se relever et redonner la gloire et la louange à Dieu et relever même sa nature tombée, par la satisfaction, par la peine qu'il subit volontairement. Mais cette doctrine, qui donc ne veut plus ni du péché, ni de l'expiation et de la satisfaction, va beaucoup plus loin, puisqu'elle va même maintenant fausser le sens des souffrances et de la Passion Rédemptrice du Sauveur. Et donc elle va fausser le dogme de la Rédemption. C'est à ce dogme central que se sont attaqués les modernistes. On va nous dire : les souffrances de Notre-Seigneur sur la Croix sont destinées seulement à révéler l'amour de Dieu persévérant, mais non pas à satisfaire à la justice divine à la place des hommes pécheurs. Notre-Seigneur sur la Croix n'a pas offert à Son Père en notre nom aucune satisfaction. Il n'a fait que révéler aux hommes l'amour de Dieu Son Père. Donc on va tout à fait contre le dogme du Précieux Sang, cette loi que Dieu a posé même dans l'Ancien Testament, que sans effusion de sang il n'y a pas de rémission. On refuse le Sang versé par Notre-Seigneur avec toute Sa valeur d'expiation, de rémission des péchés, pour ne considérer qu'un acte gratuit par lequel le Père livre sans aucune raison Son Fils à la mort, simplement pour révéler l'amour du Père. C'est la plus abominable cruauté : le Père livre Son Fils à la mort la plus abominable, simplement pour révéler Son Amour. On a faussé, vidé le dogme de la Rédemption et l'on blasphème même la Sainte Passion du Sauveur. Alors qu'au contraire, notre catéchisme nous enseigne que par Sa Passion Notre-Seigneur a offert à Son Père une satisfaction pour nos péchés surabondante, à cause d'une part de la dignité de la personne divine qui souffre sur la Croix et d'autre part à cause de l'extrême charité et obéissance avec laquelle Notre-Seigneur souffre, et enfin à cause des douleurs extrêmes qu'Il a souffertes sur la Croix. Il a donc pu offrir à Son Père pour nous, à notre place, une satisfaction surabondante, presque infinie. C'est toute la beauté de la contemplation de la Croix : y voir notre Salut, notre Rédemption, notre rachat, notre relèvement et non pas seulement l'amour du Père, mais l'amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ d'abord. Et de toute façon, on nous dit dans cette NOUVELLE RELIGION : à quoi bon le Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à tout le plus pour révéler l'amour du Père mais pas pour nous sauver, car tous les hommes sont sauvés, de toute façon. C'est certain, puisque par Son Incarnation, comme dit le concile Vatican II, dans Gaudium et Spes, par Son Incarnation le fils de Dieu S'est uni en quelque sorte à tout homme. Tout homme est christifié par l'Incarnation et alors tous sont sauvés, et dès lors - c'est l'allégation du Pape Jean-Paul II dans un de ses livres -, que pratiquement l'enfer probablement est vide. Tous sont sauvés. Vous voyez donc le dogme de la Rédemption anéanti, faussé radicalement. Étant évacué le péché, étant évacué même la justice de Dieu, on va évacuer la Rédemption, supprimer la satisfaction de la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Voilà la NOUVELLE RELIGION, les NOUVEAUX DOGMES. Passons maintenant, si vous le voulez bien, au NOUVEAU CULTE, qui correspond au NOUVEAU DOGME. Eh bien ! tout d'abord dans le NOUVEAU CULTE on nous dit que l'acte principal de la Rédemption de Notre-Seigneur, Sa première Messe qu'Il a célébré sur la Croix après la messe de la Cène, donc l'acte principal de la Rédemption, ne consiste pas dans la Croix du Sauveur, mais plutôt dans la Résurrection glorieuse et l'Ascension de Notre-Seigneur. Ce serait par Sa Résurrection et Son Ascension que Notre-Seigneur nous sauverait. En effet Dieu couronne l'œuvre de la Rédemption et manifeste pleinement Son Amour, l'amour du Père envers nous, en ressuscitant Son Fils, puisque Dieu n'est pas le Dieu des morts mais des vivants. Un point c'est tout. C'est ce que déclare le Pape Jean-Paul II. Donc la Croix du Christ est un événement plutôt secondaire dans la Rédemption, l'œuvre essentielle étant la Résurrection et l'Ascension du Sauveur. Ensuite, on nous dit que l'acte principal du sacerdoce de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Notre-Seigneur Jésus-Christ comme prêtre, ne consiste pas dans l'offrande sanglante de Son sacrifice sur la Croix, mais essentiellement dans Son sacerdoce céleste, par lequel donc, traversant la tente du sanctuaire céleste, Il se présente à Son Père avec Son Sang. Donc on va nier que l'acte principal du sacerdoce c'est l'offrande du sacrifice de Notre-Seigneur sur Sa Croix. On parlera, on va mettre l'accent sur le sacerdoce céleste ; et ceci n'est pas nouveau, dès 1958, c'était professé par le Père Joseph Lécuyer, futur successeur de Mgr Lefebvre à la tête de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit. Ces Hérésies datent d'avant le Concile. Elles ont été propagées par le Concile et après le Concile. Ensuite, on nous dit que la Messe, la Messe n'est pas le renouvellement non sanglant de la Passion, on ne peut plus dire cela, la Messe est le mémorial de tous les hauts faits du Christ au cours de Sa vie, donc non pas seulement Sa Passion, mais aussi de Sa résurrection, de Son Ascension et pourquoi pas, de Son Incarnation, de Sa Présentation au Temple, enfin bref tous les hauts faits du Christ. Il s'agit d'en faire mémoire, et c'est cela qui fait la Messe. Hors, notre catéchisme nous enseigne que c'est bien la Consécration qui réalise la Messe et la théologie la meilleure nous expose en effet que ce qui est signifié par la Consécration séparée du Pain et du Vin, donc du Corps et du Sang du Christ, ce qui est signifié, est produit mystérieusement : l'immolation sacramentelle est réalisée, à savoir la séparation du Corps et du sang par la parole, par la puissance même des paroles du prêtre. Sous l'apparence du Pain est directement le Corps, tandis que sous l'apparence du Vin est directement le Précieux Sang du Christ. Certes non pas séparés réellement, puisque par concomitance réelle ils sont tous les deux sous chacune des deux espèces. Mais il n'en reste pas moins que par la force des paroles, ce qui est réalisé, c'est bien une séparation du Corps et du Sang du Christ, séparation sacramentelle. Par conséquent on nie absolument le rôle de la Consécration dans la Messe. Il s'agit simplement d'un mémorial. Ensuite, la messe, nous dit-on, - c'est le Cardinal Ratzinger qui a découvert ceci il y a quelques mois - : La Messe est valide même sans les paroles de la Consécration. Vous avez tous lu cela, on vous l'a expliqué. C'est une déclaration récente du Cardinal Ratzinger avec sa Commission Théologique Internationale : la messe est valide même sans les paroles de la Consécration ! Alors à quoi bon un prêtre ! En effet, le peuple chrétien peut célébrer la messe, le prêtre ne sert à rien, puisque il n'y a pas besoin de prononcer les paroles de la Consécration pour que la messe soit valide. Même dépourvue des paroles du Christ la messe vaut, la messe est valide ! Ensuite, on nous dit que le Christ au cours de la Messe est rendu présent, oui, mais rendu présent avec tous Ses mystères salvifiques et non pas par l'œuvre magique de la Consécration, qui est une œuvre magique, mais par le vécu de l'action liturgique communautaire qui objective les mystères du Christ. Ainsi, donc, le mystère du Christ, en particulier le mystère pascal, devient le mystère du culte. Voilà ce qu'on nous dit, en particulier Hannibal Bugnini cheville ouvrière de la réforme liturgique. Donc il ne s'agit pas de consacrer le Corps et le Sang du Christ, mais d'évoquer ensemble, activement, communautairement, liturgiquement tout le mystère du Christ, en particulier Son mystère Pascal, donc en mettant en évidence la Résurrection et l'Ascension du Christ. Enfin, dernière hérésie, bien chers fidèles, je suis absolument désolé de ce flot d'hérésies qui est à peine digne d'un sermon évidemment, le sacerdoce commun des fidèles s'exerce au cours du mémorial eucharistique. Il convient donc de donner une plus grande place à la participation active des fidèles pour qu'ils puissent exercer leur sacerdoce commun, le prêtre devant simplement présider ces paroles du mémorial. Je conclus : tant dans ses dogmes que dans son culte la NOUVELLE RELIGION a vidé notre religion catholique de sa substance. La Passion de Notre-Seigneur ne sert qu'à révéler d'une façon très intellectuelle et abstraite l'amour de Dieu le Père pour nous. Quant à l'amour du Christ pour Son Père ou pour nous autres, on n'en sait rien. Et puis, d'autre part, le culte chrétien, c'est seulement une mémoire. Donc prendre conscience en sommes de la grande œuvre des hauts faits du Christ, en prendre tellement conscience que cette œuvre devient présente dans l'assemblée en prière, comme une auto-conscientisation commune. Cette NOUVELLE RELIGION n'est rien d'autre, bien chers fidèles, qu'une gnose. Je pense que c'est le mot qui la caractérise parfaitement puisque c'est une religion sans péché, sans justice, sans miséricorde, sans pénitence, sans conversion, sans vertu, sans sacrifice, sans effort, mais simplement une auto-conscientisation. C'est une religion purement intellectualiste, c'est une pure gnose. Alors, bien chers futurs diacres et prêtres, soyez assurés que je ne vous ordonne ni diacres, ni prêtres, pour être des diacres et des prêtres de cette religion gnostique. Et je suis persuadé que telle était aussi votre intention de recevoir aujourd'hui le sacerdoce catholique, des mains de l'Eglise Catholique, et non pas de recevoir un sacerdoce gnostique des mains de je ne sais quel système gnostique. Rejetons avec horreur, bien chers fidèles, bien chers ordinands, cette religion naturaliste, intellectualiste, qui n'a rien à voir avec la religion catholique, et soyons au contraire bien fermement, toujours plus fermement persuadé de la raison de notre combat, de la raison de notre sacerdoce. Chers ordinands, vous êtes fier de recevoir votre sacerdoce dans l'Eglise Catholique de la main d'un évêque catholique, de tous ces évêques qui se sont succédé en transmettant le sacerdoce catholique dans sa pureté doctrinale d'où découle sa véritable charité pastorale. Soyez heureux aujourd'hui de recevoir ainsi dans l'Eglise catholique, le sacerdoce catholique de Notre-Seigneur Jésus-Christ, le sacerdoce d'un Padre Pio, le sacerdoce de tous les saints prêtres, d'un saint Curé d'Ars, le sacerdoce des Apôtres, le sacerdoce qu'a vécu auprès des Apôtres la très sainte Vierge Marie dont nous fêtons aujourd'hui une jolie fête. Eh bien, supplions la très sainte Vierge Marie, Mère du Sacerdoce, Mère des prêtres, Mère du Grand Prêtre et Mère des prêtres, de nous garder bien fidèles au sacerdoce catholique afin de communiquer la religion catholique.
Ainsi soit-il. Au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il.

Monseigneur Bernard Tissier
 
 

 

Pratique de l'exercice de la Présence de Dieu
Tirée des lettres du Frère Laurent de la résurrection
La pratique la plus sainte et la plus nécessaire en la vie spirituelle est la présence de Dieu, qui consiste à se plaire et à s'accoutumer en sa divine compagnie, parlant humblement et s'entretenant amoureusement avec Lui en tous temps, à tous moments, sans règle, sans mesure; surtout dans le temps des tentations, des aridités, des dégoûts et même des infidélités et des péchés. Il faut s'appliquer continuellement à ce que toutes nos actions soient une manière de petits entretiens avec Dieu, pourtant sans étude, mais comme ils viennent de la pureté et simplicité du coeur.
Il faut faire toutes nos actions avec poids et mesure, sans impétuosité et précipitation qui marquent un esprit égaré. Il faut travailler doucement et amoureusement avec Dieu, le prier d'agréer notre travail, et par cette attention continuelle à Dieu, nous briserons la tête du démon, et lui ferons ton1ber les armes des mains.
Nous devons, pendant notre travail et autres actions, même pendant nos dévotions extérieures et prières vocales,
cesser quelque petit moment, le plus souvent que nous pourrons, pour adorer Dieu au fond de notre coeur, le goûter en passant et comme à la dérobée, le louer, lui demander son secours, lui offrir notre coeur et le remercier.
Que peut-il y avoir de plus agréable à Dieu que de quitter ainsi mille et mille fois le jour toutes les créatures, pour se retirer et l'adorer en son intérieur?
Nous ne pouvons rendre à Dieu de plus grand témoignage de notre fidélité qu'en renonçant et méprisant mille et mille fois la créature pour jouir un seul moment du Créateur. Cet exercice détruit peu à peu l'amour-propre qui ne peut subsister que parmi les créatures, dont ces fréquents retours à Dieu nous débarrassent insensiblement. Cette présence de Dieu est la vie et la nourriture de l'âme, et elle

se peut acquérir avec la grâce du Seigneur; en voici les moyens: une grande pureté de vie, en veillant attentivement à ne rien faire, dire ou penser qui puisse déplaire à Dieu; et lorsque quelque chose de semblable est arrivé, lui en demander humblement pardon et en faire pénitence; une grande fidélité à la pratique de cette présence et au regard intérieur de Dieu en soi, qui se doit toujours faire doucement, humblement et amoureusement, sans se laisser aller à aucun trouble.
Il faut prendre un soin particulier que ce regard intérieur précède de quelque moment vos actions extérieures, que de temps en temps il les accompagne, et que vous les finissiez toutes par là. Il ne faut pas se troubler lorsqu'on oublie cette sainte pratique: il suffit de la reprendre avec tranquillité; quand l'habitude s'en sera formée, tout se fera avec plaisir.
On ne saurait y arriver que par la mortification des sens, puisqu'il est
impossible qu'une âme qui a encore quelque complaisance en la créature puisse jouir entièrement de cette divine présence; car pour être avec Dieu, il faut absolument quitter la créature.
Dieu veut posséder notre coeur tout seul; si nous ne le vidons de tout ce qui n'est point Lui, Il ne peut agir et faire ce qu'Il voudrait.
Il se plaint souvent de notre aveuglement; Il s'écrie sans cesse que nous sommes dignes de compassion de nous contenter de si peu. J'ai, dit-Il, des trésors infinis à vous donner, et une petite dévotion sensible, qui passe en un moment, vous satisfait ! Par là nous lions les mains à Dieu, et nous arrêtons l'abondance de ses grâces.
Il sera encore utile, pour avancer dans la pratique de la présence de Dieu, de se défaire de tous soins, même de quantité de dévotions particulières, quoique très bonnes, mais dont on se charge souvent mal à propos, puisqu'enfin ces dévotions ne sont que des moyens pour parvenir à la fin.
Si donc par cet exercice de la présence de Dieu, nous sommes avec Celui qui est notre fin, il nous est inutile de retourner aux moyens; mais nous pouvons continuer avec Lui notre commerce d'amour, demeurant en sa sainte présence,tantôt par un acte d'adoration, tantôt par un acte d'offrande ou d'action de grâces, et en toutes les manières que notre esprit pourra inventer.
Il n'est pas nécessaire d'être toujours à l'église pour être avec Dieu. Nous pouvons faire de notre coeur un oratoire dans lequel nous nous retirerons de temps en temps, pour nous y entretenir avec Lui. Tout le monde est capable de ces entretiens familiers avec Dieu; une petite élévation de coeur suffit, écrit le Frère Laurent, en conseillant cet exercice à un gentilhomme: un petit souvenir de Dieu, une adoration intérieure, quoique en courant et l'épée à la main. Ce sont des prières qui, pour courtes qu'elles soient, sont cependant très agréables à Dieu, et qui, bien loin de faire perdre le courage,

dans les occasions les plus dangereuses, le fortifient. Qu'il s'en souvienne donc le plus qu'il pourra ; cette manière de prier est fort propre et très nécessaire à un soldat, tous les jours exposé au danger de sa vie, et souvent de son salut.Cet exercice de la présence de Dieu est d'une grande utilité pour bien faire l'oraison; car, empêchant l'esprit pendant la journée de prendre l'essor, et le tenant exactement avec Dieu, il lui sera plus facile de demeurer tranquille pendant l'oraison.
Toute la vie étant pleine de dangers et d'écueils, il est impossible de les éviter sans un secours continuel de Dieu; mais comment le demander sans être avec lui? Comment être avec lui, qu'en y pensant souvent? Comment y penser souvent, que par une sainte habitude de se tenir en sa présence, pour lui demander les grâces dont nous avons besoin à tout moment ?
Rien ne peut tant nous soulager dans les peines et douleurs de la vie que cet entretien familier avec Dieu. S'il est fidèlement pratiqué, toutes les maladies

du corps nous seront légères. Souvent, Dieu permet que nous souffrions pour purifier notre âme et pour nous obliger de demeurer avec Lui. Comment une personne qui est avec Dieu et qui ne veut que Lui, peut-elle être capable de peine? Il faut donc l'adorer dans nos infirmités, lui offrir de temps en temps nos douleurs, lui demander amoureusement, comme un enfant à son père, la conformité à sa sainte volonté et le secours de sa grâce. Ces courtes prières sont très propres pour les personnes malades, et sont un excellent charme contre la douleur.
C'est un paradis de souffrir et d'être avec Dieu. Il faut pour cela s'habituer dans les douleurs à un entretien familier avec Dieu, et empêcher que notre esprit ne s'en éloigne; il faut veiller sans relâche sur nous, pour ne faire, dire ou penser dans la maladie, sous prétexte de soulagement, qui lui puisse déplaire. Lorsque nous serons ainsi occupés de Dieu, les souffrances n'auront plus que
des douceurs, dès onctions et des consolations.
Le monde ne comprend pas ces vérités, et je ne m'en étonne pas, parce que l'on y regarde les maladies comme des peines de la nature, et non comme des grâces de Dieu. Ceux qui les considèrent comme venant de la main de Dieu, des effets de sa miséricorde et des moyens dont Il se sert pour sauver ceux à qui Il les envoie, y goûtent souvent de grandes consolations.

Utilité de la présence de Dieu
La première utilité que l'âme reçoit de la présence de Dieu, c'est que la foi en est plus vive et plus agissante en toutes les occasions de notre vie, particulièrement en nos besoins, puisqu'elle nous obtient facilement des grâces dans nos tentations, et dans le commerce inévitable que nous avons avec les créatures; car l'âme accoutumée par cet exercice à la pratique de la foi, par un simple souvenir voit et sent Dieu présent, elle l'invoque facilement, efficacement, et obtient ce dont elle a besoin.
L'on peut dire qu'elle a en ceci quelque chose d'approchant de l'état des Bienheureux; plus elle avance, plus sa foi devient vive, et enfin elle devient si pénétrante, que l'on pourrait quasi dire: je ne crois plus, mais je vois et j'expérimente.
La pratique de la présence de Dieu nous fortifie dans l'espérance. Notre espérance croît à proportion de nos connaissances; à mesure que notre foi pénètre par ce saint exercice dans les secrets de la divinité, à mesure qu'elle découvre en Dieu une beauté qui surpasse infiniment non seulement celle des corps que nous voyons sur la terre, mais celle des âmes les plus parfaites et celle des anges, notre espérance croît et se fortifie, et la grandeur de ce bien dont elle prétend jouir et qu'elle goûte en quelque manière, la rassure et la soutient.
Elle inspire à la volonté un mépris des créatures, et elle l'embrase du feu de l'amour sacré, parce qu'étant toujours avec Dieu qui est un feu consommant, Il réduit en poudre ce qui lui peut être opposé, et cette âme ainsi embrasée ne peut plus vivre qu'en la présence de son Dieu, présence qui produit dans son cSur une sainte ardeur, un empressement sacré et un désir violent de voir ce Dieu aimé, connu, servi et adoré de toutes les créatures.
Par la présence de Dieu et par ce regard intérieur, l'âme se familiarise avec Dieu de telle manière qu'elle passe presque toute sa vie en des actes continuels d'amour, d'adoration, de contrition, de confiance, d'actions de grâces, d'offrande, de demande, et de toutes les plus excellentes vertus; et quelquefois même, elle ne devient plus qu'un seul acte qui ne passe plus, parce que l'âme est toujours dans l'exercice continuel de cette divine présence.

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L'ORAISON


L'oraison contemplative est la pratique caractéristique et spécifique de la CMM.
Ses membres s'efforceront, par le contact continuel avec les auteurs du Carmel, de se fortifier dans les motivations qui les portent à faire longuement et régulièrement oraison.
Ste Thérèse d'Avila a écrit:« Je dis seulement que l'oraison est la porte de si grandes faveurs qu'Il m'a faites; lorsqu'elle est fermée, je ne sais comment Il peut les accorder; car bien qu'Il veuille venir se délecter dans une âme et la choyer, il n'en trouve pas l'accès... » (Vie ,8/ 9 p.58) ; la grande Thérèse affirme encore: «Croyez-moi, et que nul ne vous induise en erreur en vous indiquant un autre chemin que celui de l'oraison... » ( Chemin de la Perfection 21/6 p.437 ).
Pour St Jean de la Croix,« la contemplation n'est autre qu'une infusion de Dieu secrète, pacifique et amoureuse, laquelle, si on lui donne lieu, enflamme l'âme en esprit d'amour» ( Nuit Obscure 1/ 10 p.409 confirmé par 2/ 10 à 13 p.447-60). On comprend alors l'extrême importance de l'oraison qui enrichit l'âme finement et gratuitement de tant de biens divins qu'elle ne peut acquérir par ses propres forces.
Notre conviction est que - d'une certaine façon -l'oraison « nous apprendra toutes choses» (Jn 14,26). L'oraison n'est pas tout, mais elle conduit à la perfection de toutes les autres oeuvres; c'est pourquoi, avec elle, nous proposons un programme de vie simplifié.
Le père Marie-Eugène, reprenant l'enseignement formel de Ste Thérèse, a longuement insisté sur le danger de s'engager prématurément dans l'apostolat en distribuant tous ses biens avant l'heure: galop d'essai vite suivi d'une chute funeste (voir Vie 19 et 5°D 4 in Je veux voir Dieu p. 1059 et 1063 ).
Nous insistons particulièrement sur la DUREE de l'Oraison: celle-ci doit être longue. Dans son petit livre " Dis-moi une parole " , le père Lafrance argumente en ce sens: « L'orient insiste beaucoup sur la quantité. tu ne seras jamais un homme investi par la prière si tu ne pries pas beaucoup, beaucoup» (p.24) ;« si tu fais chaque jour un temps d'oraison, le St Esprit va "te prendre en traître" en te faisant prendre goût à l'oraison, et tu augmenteras la dose. » (p.59). Au chapitre 7 intitulé carrément: « Beaucoup », il ajoute encore: «Si tu ne peux pas faire de la prière une affaire de qualité, tu dois en faire une affaire de quantité. » (p. 89s).
L'oraison est destinée à nous faire vivre sans cesse « en présence de Dieu », selon la doctrine magnifique du frère Laurent de la Résurrection. Notre vertu principale devrait être la « virginité spirituelle » suivant l'expression en faveur dans le monde cartusien ( voir article Chartreux dans le Dictionnaire de spiritualité Il,725 -). La psychologie des profondeurs nous avertit que nous intériorisons des " instances extérieures" : nos parents surtout, mais aussi les interlocuteurs principaux de notre existence quotidienne. Nous copions ainsi leurs attitudes, gestes et paroles. Ces instances nous habitent de façon si intime qu'elles en arrivent à penser à notre place. Ainsi s'introduit en nous l'esprit du monde. Notre entendement s'investit en discours intérieurs avec des personnages imaginaires impliqués à leur tour en des conversations mondaines...transformant notre tête en un véritable salon.
Au contraire, 1'homme intérieur est celui qui descend plus profond et trouve sans cesse comme partenaire le Christ. « ln conspectu semper! ». Habitué à vivre« seul avec le seul », il acquiert une indépendance, une identité forte, cessant de vivre à la remorque des images et des slogans qui pré-conditionnent. Il s'enfonce dans ce que Ste Catherine de Sienne appelle la "cellule de la connaissance de soi-même "et Ste Thérèse les "demeures" profondes du « Château intérieur »..
La durée quotidienne de l'oraison, on l'a compris, est un point essentiel, de façon à ce que l'investissement de l'âme se fasse d'abord à l'égard de Dieu saisi dans la foi. Amour de préférence pour le Seigneur - détachement de toutes les créatures. Les membres de la CMM viseront à consacrer chaque jour deux heures pleines à l'oraison, de jour ou de nuit. Dans un contexte séculier, pareille pratique de l'oraison obligera à une très grande discipline. Elle induira peut-être une programmation horaire établie de façon hebdomadaire.
Pour ceux qui n'auraient pas la santé ou la disponibilité pour un pareil investissement, ils descendront provisoirement à une heure, avec la préoccupation d'arriver un jour à deux heures, durée qui pourra déjà être atteinte en période de congé.
Si un membre de la CMM se trouvait, de son fait ou non, dans la situation prolongée de ne pouvoir faire oraison, ce serait l'indice qu'il doit quitter la communion.
Des mesures de miséricorde sont à envisager pour les personnes dont les situations de travail, de famille et de santé varient sans cesse. En temps de presse et de surcharge excessive, on doit avoir assez de liberté d'âme pour raccourcir le temps d'oraison. Mais cette situation ne doit pas se prolonger et doit être subie comme une lourde croix

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Psychopathologie et mystique

Rapport entre les divers troubles mentaux et la nuit de l'esprit
Extrait du livre « Je veux voir Dieu », du Père Marie-Eugène

Possibilités de vie spirituelle en ces divers troubles. Comment le médecin psychiatre tout préoccupé d'équilibre humain dans un fonctionnement régulier et harmonieux des facultés, ne serait-il pas déconcerté devant de tels accidents qui rendent toute cure impossible et surtout
devant ces tendances comme l'hystérie qui faussent tous les rapports humains en y introduisant le mensonge systématique ? Nous comprenons qu'il hésite à admettre la concomitance possible d'une vie morale et spirituelle authentique avec de tels désordres. Mais le psychiatre, même très pénétrant, ne saurait être institué l'unique juge en ces matières.

Distinctions nécessaires. - Le philosophe et le théologien ont leur mot à dire et peut-être le plus important. Ils nous disent en effet que le champ de la psychologie religieuse s'étend sur divers plans superposés. D'abord le plan empirique ou domaine du phénomène religieux que le savant et le psychologue expérimentent et étudient avec les procédés scientifiques d'observation et d'induction. Au-delà de ce plan phénoménal se trouve le plan ontologique qui est le domaine du philosophe et dans lequel il s'efforce avec raison, de découvrir l' essence même des choses qui fondent la vie religieuse. Au sommet apparaît enfin le plan surnaturel, dans lequel le théologien étudie à la lumière de la foi l'essence même de. nos actes religieux et les rattache à leur raison ultime qui est Dieu et la grâce. Trois domaines superposes qui représentent trois réalités ayant chacune sa vie propre. Le domaine expérimental atteint directement la vie sensible; le domaine ontologique est celui de la vie de l'esprit; le domaine surnaturel est transcendant, c'est celui de la vie divine en notre âme.
Ces trois domaines ont entre eux des rapports étroits. L'acte surnaturel des vertus infuses est greffé sur l'activité des facultés humaines; il faut qu'il soit humain pour qu'il puisse devenir surnaturel. Cet acte humain et sur- naturel jaillit d'une expérience sensible préalable et aura son rejaillissement dans le domaine des phénomènes sensibles. La foi vient de l'ouïe " dit l'Apôtre. Ce n'est que par un acte de l'intelligence qu'elle atteint son objet divin. L'acte de foi posé aura ses effets sur la vie extérieure du croyant.
Cette interdépendance n'est pas compénétration. Elle laisse subsister entre ces trois domaines une distinction, non seulement logique, mais réelle. A ces trois domaines correspondent trois réalités, trois 'vies avec leurs opérations propres. Aussi, quelles que soient les profondeurs du subconscient où elle est enracinée, la tendance pathologique reste localisée dans le sens. Bien qu'intervenant dans l'activité de l'intelligence et de la volonté pour la faire dévier et en brouiller les manifestations extérieures, la psychose n'altère pas la santé de l'intelligence et de la volonté 2. Celles-ci restent saines bien que les organes qu'elles utilisent pour leurs fonctions soient malades. Aussi, ces facultés restent-elles aptes à produire régulièrement et sainement leurs actes propres, chaque fois que la tendance pathologique n'exerce pas son influence troublante. Il nous paraît même, qu'à travers les déviations imposées à leur activité par la tendance, elles peuvent conserver une certaine rectitude morale. Le malade peut, dans l'intervalle de ses crises, être un homme intelligent et vertueux; pendant les crises, du moins lorsqu'elles ne lui enlèvent pas toute conscience et toute liberté intérieure, il peut vouloir librement le bien ,et le réaliser tel qu'il lui apparaît.
A plus forte raison faut-il garder l'inviolabilité du domaine surnaturel de la grâce. La maladie organique ou la psychose peuvent altérer les lumières ou les motions qui en descendent, ainsi que tout ce qui, des sens, monte vers les régions supérieures; elles peuvent donc faire dévier l'exercice de la vertu surnaturelle, en brouillant et faussant les perceptions du réel extérieur sur lesquelles elle s'appuie. Mais elles ne sauraient jamais atteindre les régions transcendantes où se situe la vie de la grâce.

C'est le domaine de Dieu qui est sous son action directe. Lui-même y infuse directement la vie divine. Ses largesses y sont réglées par les mouvements libres de sa miséricorde et par les droits acquis par les actes surnaturels des vertus. Cette vie surnaturelle chez le malade peut donc être enrichie par Dieu quand il le veut et selon la mesure de son choix; elle l'est certainement chaque fois que le malade pose un acte intérieur surnaturel.

Pour appliquer ces vérités aux cas précédemment exposes distinguons deux catégories parmi les maladies mentales. Celles d'abord qui procédant, soit de variations dans l'affectivité, soit d'altérations lésionnelles organiques, ont des effets localisés ou intermittents; en ce premier groupe nous mettons même l'hystérie, si peu sympathique et si déroutante au point de vue moral que soit la tendance au mensonge et à l'ostentation qui la caractérise. Deuxièmement, les maladies mentales qui produisent la démence complète.


Troubles intermittents ou localisés.
- La localisation ou l'intermittence des troubles laisse au malade du premier groupe la possibilité à certains moments du moins, d'exercer normalement les facultés et de poser des actes moraux. La possibilité d'une vie surnaturelle ne saurait être mise en doute, quelle que soit la difficulté pratique de discerner ensuite dans la vie du malade et surtout dans ses confidences, ce qui est fruit surnaturel ou pathologie mentale, le surnaturel d'ailleurs pouvant être habituellement imprégné de pathologique en ses manifestations.
Cette vie morale et surnaturelle que la psychose pare d'éléments si troublants, peut lui emprunter un secours singulier le malade prend conscience de sa maladie, des désordres auxquels elle le conduit, de la mésestime sinon du mépris qu'elle lui attire, de la suspicion qu'elle jette sur toute sa vie intérieure. Il chemine ici-bas dans l'humiliation la plus douloureuse, et peut-être dans la contrainte qui paralyse son activité extérieure et sa liberté. S'il accepte l'épreuve et toutes ses conséquences, n'est-ce pas de l'héroïsme et du mieux caractérisé ?

Cela étant, écrit le Père de Guibert, on ne voit pas ce qui pourrait empêcher Dieu de communiquer à une telle âme ses plus hautes grâces de contemplation infuse. Sans doute, dans les confidences qu'elle pourra faire, il sera impossib1e de faire toujours exactement le tri entre ce qui est don infus de Dieu et ce qui est pathologie mentale... Mais cette impossibilité ne change pas le fond des choses, et on conçoit fort bien que Dieu favorise ainsi particulièrement cette âme en raison des immenses difficultés et des dures épreuves qu'elle rencontre pour réaliser son ascension dans l'amour au milieu des obscurités et des tempêtes de sa cruelle maladie.
Ceci est écrit à propos du Père Surin en qui nous pouvons constater avec certitude un intense amour de Dieu au milieu des pires étrangetés et inconséquences de sa vie..., la présence simultanée d'accidents et d'états psycho-pathologiques des plus graves et de dons intellectuels et moraux insignes .


Démence complète.
- Que penser de la démence complète qui paralyse toute activité raisonnable des facultés ? Plus de vie intellectuelle, plus de vie morale, plus de vie spirituelle ! Est-ce la mort de tout? Qui oserait l'affirmer? Que reste-t-il sous cette mort apparente produite par la paralysie ou une lésion des organes au service des fonctions intellectuelles? N'y a-t-il pas sous cette gangue une âme douée peut-être d'une belle intelligence, d'une noble rectitude, ornée des dons de la grâce? Est-il bien vrai que toute activité de cette double vie intellectuelle et surnaturelle est arrêtée? Ne nous hâtons pas trop de l'affirmer. Il est des morts physiques apparentes qui ne sont que paralysie des organes. Il est des attitudes figées dans le mutisme absolu et l'inactivité totale, qui sont compatibles avec une lucidité et une vie intérieure morale élevée . Même s'il est vrai que la vie des facultés est immobilisée sous le linceul de la mort, l'âme a pu accepter d'avance l'épreuve entrevue, désirée, non pour elle-même, mais comme épreuve purificatrice et rédemptrice. Nous songeons à l'offrande faite par Monsieur Martin, le père de sainte Thérèse de l'Enfant- Jésus, et qui aboutit à la paralysie complète atteignant les facultés mentales.

Lui-même, écrit le Père Piat, gardera longtemps assez de lucidité pour sanctifier l'amertume de cet anéantissement de la personnalité, cependant que ses filles trouveront là l'épreuve capitale destinée à les pousser de l'avant sur la: voie royale de la croix .
On trouve d'autres exemples d'une telle épreuve, qui semble avoir conduit les âmes dans des profondeurs humiliantes de l'anéantissement qui furent pour elles les sommets d'un sacrifice rédempteur dont Dieu seul peut dire les fruits. Nous ne voudrions pas mériter le reproche d'exalter de telles déchéances humaines et de les nimber de gloire surnaturelle. Certes, elles ne baignent pas toutes par leur cause et par leur développement, dans le surnaturel. Les cas que nous citons sont-ils extraordinaires? Qui pourra nous le dire? Quoi qu'il en soit, nous avons cru devoir réagir contre la promptitude à porter des jugements pessimistes et injustes sur toutes les déficiences mentales, contre la tendance à dresser toujours la sainteté sur les sommets de l'équilibre humain et à ne pas vouloir la reconnaître ailleurs que sur ce piédestal, Combien sont différents les jugements de Dieu!
Pour Dieu, écrit encore le Père de Guibert, il n'y a pas de différence entre les âmes créées et rachetées par lui: l'âme de telle pauvre hystérique, vraie loque humaine traînant depuis des années dans les cliniques, ne lui est pas moins chère que celle, humainement magnifique, du grand savant qui l'étudie. Pourquoi dès lors se refuser à croire que devant la pauvreté, humaine des ressources de cette âme en fait de progrès moral, Dieu ne recourra pas parfois à ses grands moyens de sanctification, laissant peut-être intacte l'épaisse gangue qui couvre cette âme, mais y faisant naître.. aux profondeurs échappant à nos observations, un vrai et grand amour infus par lui. Il y a les saintetés que Dieu nous donne 1a consolation de pouvoir constater et toucher du doigt dès cette vie. Il y a aussi celles dont il se réserve à lui seul le spectacle en ce monde, et qui nous étonneront sans doute singulièrement quand la chrysalide sera devenue papillon.
Le surnaturel essentiel échappe à l'observation. Ses plus beaux triomphes se dissimulent sous un voile très lourd d'obscurité douloureuse et mystérieuse. Ainsi triomphe l'amour ici-bas depuis le drame du Calvaire. « Se livrer à l'amour, c'est se livrer à toutes les angoisses », proclamait Ste Thérèse de l'Enfant Jésus..


in Je veux voir Dieu, pages 810 à 815

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Méditation sur l'Evangile,

in "Jésus, Simples regards sur le Sauveur", par Un moine de l'Eglise d'Orient.

 

C'est encore, c'est toujours dans le «discours après la cène» que Jésus, ayant parlé de sa vie avec le Père et avec l'Esprit, indique ce qu'est sa vie avec ses disciples. Car il y a un rapport de dépendance entre ces deux thèmes. De profondes analogies existent entre l'interpénétration des vies du Père et du Fils et celles des vies de Jésus et du disciple.
«Je suis dans le Père, et le Père est en moi... » Si nous considérons l'union du Père et du Fils dans l'ordre divin, éternel, ce qui nous frappe, c'est surtout la présence de Jésus « dans le Père ». Si nous considérons plutôt leur union dans l'oeuvre divine, dans l'ordre des êtres créés, notre attention est plus particulièrement appelée sur le fait que le Père est présent et agissant « en Jésus ».
De même, Jésus nous dit : «Vous êtes en moi et je suis en vous ». Dans l'ordre éternel, c'est surtout notre inclusion en Jésus - dans le corps du Christ - qui est marquée. Dans l'ordre terrestre, historique, dans la sphère de l'action et de l'obéissance, c'est l'oeuvre de Jésus « en nous » et par nous qui semble plutôt mise en lumière.
L'évangéliste qui nous a rapporté les paroles les plus affectueuses que Jésus ait adressées aux siens est « le disciple que Jésus aimait ». Et c'est parce qu'il reposait sa tête sur la poitrine du Maître que ce disciple put entendre ce que Jésus disait à mi-voix (au sujet du traître). Jésus ne révèle ses mystères, en un dialogue confidentiel, qu'à ceux dont l'attitude est d'abandon intime et aimant.
Intimité avec le Christ : elle vaut d'être recherchée pour elle même, en elle-même. Certes, la lumière de Jésus doit, à proportion même de cette intimité, éclairer tout le paysage et révéler les démarches pratiques qui s'imposent. On se sent troublé, lorsqu'on voit que certains, qualifiés de « mystiques », semblent être demeurés indifférents à des injustices et à des cruautés qui, tout près d'eux, frappaient d'autres hommes. Une piété purement sentimentale, émotionnelle, n'est pas l'intimité avec le Christ. Mais la recherche de l'efficacité, du geste utile, du sacrifice apparemment « productif » n'empêche-t-elle certains des disciples contemporains les plus dévoués de comprendre le brisement - si gratuit! - du vase de parfum aux pieds de Jésus ? « A quoi bon cette perte ? &» Oui, mais : « celui qui perd sa vie...» La Samaritaine croit que, lorsque le Messie viendra, il enseignera toutes choses. Jésus répond: « Je le suis, moi qui te parle ». Le verbe grec employé suggère l'idée d'une conversation familière: «moi qui m'entretiens, moi qui cause avec toi... » Contraste saisissant entre le libre échange de propos que le verbe indique et la solennelle formule « je suis », fréquente dans les déclarations divines de l'Ancien Testament. Jésus se révèle à nous comme Seigneur et Sauveur - « Je le suis » - mais il nous achemine vers cette révélation par des dialogues simples et aimants,- « moi qui converse avec toi... »
Même contraste dans l'épisode de la guérison de l'aveugle-né «Crois-tu au Fils de l'Homme? - Et qui est- il, Seigneur, afin que je croie en lui ? - Tu l'as vu, et celui qui te parle, c'est lui ». Celui qui converse familièrement avec toi est la figure sublime et lointaine, si attendue. Le Fils de l'Homme veut parler avec toi d'homme à homme. Il est au-delà, au-dessus de tout; et, voici, il se met à ton niveau.
Intimité. Le soir tombe. L'air fraîchit. Ma vie approche de son terme. C'est l'heure décrite par le Cantique des cantiques. Viens, mon Bien-Aimé, à la fraîcheur du soir. Descends dans le jardin. Que le vent, que le souffle de ton Esprit passe sur les fleurs que tu y semas toi-même et qu'il en répande l'arôme!
Chez d'autres, tes fleurs sont en abondance. Mais moi ! Je n'ai pas de fleurs dans mon jardin. Tes fleurs, je les ai foulées aux pieds, arrachées. Je les ai laissé consumer par une chaleur mauvaise. J'ai produit des ronces. Elles ont été une part de la couronne d'épines qui ensanglanta la tête de mon Sauveur .
Oh, que tes fleurs revivent! Que, sous ton souffle, elles puissent miraculeusement germer et éclore! Que le Bien-Aimé en puisse, de nouveau, respirer le parfum, le soir, dans son jardin!

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Le rôle du corps dans la prière
du Père Georges Habra

Comment parvenir à l'humilité ou la développer ? Un principe fondamental, c'est que, l'âme et le corps étant très intimement liés, toute action corporelle dispose l'âme aux sentiments correspondants et l'y renforce. Sans doute, «Dieu est esprit, et ceux qui adorent doivent adorer en esprit et en vérité » (Jn, IV, 24), et tout acte d'adoration purement corporel est superstitieux ou pharisaïque. Mais il ne faut pas, sous prétexte d'une vérité, négliger une autre, bien que subordonnée. Le psalmiste dit: «Fais-moi entendre jubilation et allégresse, et mes os humiliés jubileront ... Renouvelle dans mes entrailles un esprit droit ... 151 C'est pourquoi mon coeur est joyeux et ma langue jubile (Ps 15). Que ma prière s'élève en ligne droite, comme l'encens. devant toi, et que l'élévation de mes mains soit l'oblation du soir. »(Ps.140). La femme qui souffrait d'un flux de sang n'a-t-elle pas été guérie parce que sa foi l'avait poussée à toucher «la frange de l'habit » de Jésus ? Jésus Lui-même n'accompagnait-Il pas ses prières, ses guérisons, ses miracles, de gestes corporels ? Donc s'agenouiller, se prosterner, baiser les icônes, offrir l'encens, faire le signe de la croix, allumer des bougies, chanter, prier vocalement, bref, accomplir un rite, sont, en vertu de la fameuse correspondance entre les choses visibles et invisibles, des choses tellement chargées d'invisible (pourvu évidemment qu'elles soient faites en esprit et en vérité) qu'elles se répercutent prodigieusement sur l'âme. Même quand elles ne procèdent pas d'une foi consciente, elles hâtent la venue de celle-ci, tout comme pousser une voiture en panne la fait démarrer : «Vous voulez aller à la foi, et vous n'en savez pas le chemin; vous voulez vous guérir de l'infidélité, et vous en demandez le remède: apprenez de ceux qui ont été liés comme vous, et qui parient maintenant tout leur bien; ce sont gens qui savent ce chemin que vous voudriez suivre, et guéris d'un mal dont vous voulez guérir. Suivez la manière par où ils ont commencé: c'est en faisant tout comme s'ils croyaient, en prenant de l'eau bénite, en faisant dire des messes, etc. Naturellement même cela vous fera croire et vous abêtira.» (PASCAL, Pensée 233). N'en déplaise au loquace Victor COUSIN, le «cela ... vous abêtira» n'est pas une incitation à renoncer à ce qui constitue la dignité humaine: l'intelligence, mais à renoncer à l'orgueil de l'esprit, et redevenir enfant pour avoir accès à l'intelligence surnaturelle: «La foi suit la simplicité ... Quand tu t'approches de Dieu par la prière, deviens en pensée comme la fourmi, et comme les reptiles de la terre, et comme la sangsue, et comme un bébé balbutiant. Et ne dis rien devant Lui par science, mais approche-toi de Dieu avec une intelligence d'enfant et marche devant Lui, pour être digne de cette Providence paternelle, celle des pères envers leurs nouveau-nés. » (St Isaac le Syrien, Discours 19).
Appliquant donc à l'humilité le principe de la répercussion du corps sur l'âme, nous dirons avec St Jean-Climaque : «Le Seigneur, sachant que c'est sur la tenue extérieure que se modèle la vertu de l'âme, nous a suggéré, en prenant un linge, la méthode à suivre dans la voie de l'humilité : « L'âme en effet s'assimile aux pratiques, se façonne sur ce qu'elle fait et se forme selon ce qu'elle fait,» (St Basile, Hom. Sur l'Humilité). Par conséquent, concourent davantage à l'humilité un habit modeste, une demeure pauvre, qu'un habit splendide et une magnifique maison; de même l'agenouillement et la prosternation pendant la prière, que la position assise jambe sur jambe et cavalière, etc.

 

 

Examen de conscience des péchés véniels

d'après St Antoine-Marie Claret.


L'âme devrait éviter tous les péchés véniels, spécialement ceux qui ouvrent la voie du péché mortel. Ce n'est pas assez , mon âme, de prendre la ferme résolution de souffrir la mort plutôt que de commettre un péché mortel. Il est nécessaire de former une résolution semblable par rapport au péché véniel. Celui qui ne trouve pas en lui-même cette volonté ne peut trouver la sécurité. Rien ne peut nous donner une certaine sécurité du salut éternel comme une vigilance incessante pour éviter même le moindre péché véniel et un sérieux remarquable en tous points touchant toutes les pratiques de la vie spirituelle - sérieux dans la prière et les rapports avec Dieu, sérieux dans la mortification et le renoncement, sérieux dans l'humilité et l'acceptation du mépris, sérieux dans l'obéissance et le renoncement à sa volonté propre, sérieux dans l'amour de Dieu et du prochain . Celui qui veut atteindre ce sérieux et le garder, doit nécessairement prendre la résolution d'éviter toujours spécialement les péchés véniels
suivants:
1. Le péché d'admettre en son coeur tout soupçon non fondé, tout jugement injuste contre le prochain.
2. Le péché d'entrer en conversation sur les défauts d'autrui et de manquer à la charité de toute autre manière même légèrement.
3. Le péché d'omettre, par paresse, nos pratiques spirituelles ou de les accomplir avec négligence volontaire.
4. Le péché d'avoir une affection désordonnée pour quelqu'un.
5. Le péché d'avoir une vaine estime de soi-même ou une vaine satisfaction dans ce qui nous concerne
6. Le péché de recevoir le Saint Sacrement de manière insouciante, avec des distractions et autres irrévérences et sans préparation sérieuse.
7. Impatiences, ressentiment, tout manquement à accepter des déceptions comme venant de la Main de Dieu ; car cela met obstacle à la voie des décrets et dispositions de la Divine Providence par rapport à nous-mêmes.
8. Le péché de se donner occasion de ternir même de loin l'éclat immaculé de la sainte pureté.
9. La faute de cacher volontairement à ceux qui devraient les connaître, les mauvaises inclinations, les faiblesses et les mortifications, en cherchant à poursuivre la route de la vertu, non sous la direction de l'obéissance, mais en se laissant guider par ses propres caprices.
Nota bene: Ceci s'entend de circonstances où nous pourrions avoir une direction qui mérite d'être recherchée, mais où nous préférons suivre nos faibles lumières personnelles.

(sur le péché véniel, voir la Somme de Saint Thomas d'Aquin,
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Le Miracle Eucharistique de Lanciano

 

L'Historique

Ce miracle eut lieu au début du 7e siècle.Un moine de Lanciano était fortement tenté contre la foi en la Présence Réelle. Il ne cessait de prier pour être délivré de ces tentations qui le torturaient. Un jour qu'il célébrait la Sainte Messe dans l'église de Lanciano, alors qu'il venait de terminer les deux consécrations, l'hostie fut soudain et devant tous les fidèles, changée en un morceau de chair vivante et dans le calice, le Précieux Sang devint du sang "réel" qui se coagula en cinq caillots de taille inégale.

Les Saintes Espèces gardèrent cette apparence au fil des siècles jusqu'à ce qu'une observation en soit faite par l'archevêque Rodriguez en 1574. En pesant chacun des caillots de Sang coagulés, qui donc sont de grosseurs différentes, on remarqua que chacun d'eux avait exactement la même masse que les cinq caillots ensemble. Les théologiens émirent l'hypothèse suivante : par ce miracle dans le miracle, Notre Seigneur voudrait-il réaffirmer que le Christ est totalement présent dans la plus petite partie de l'hostie et du vin consacré?

Dans la suite des siècles, on procéda à plusieurs reprises à des analyses complètes des Saintes Espèces miraculeuses.

On peut encore les vénérer dans l'église Saint François à Lanciano.

Rome missionna en 1970 un groupe d'experts scientifiques pour examiner à nouveau les Saintes Espèces. Entre le 8 novembre 1970 et le 4 mars 1971, avec une stricte rigueur, des recherches en laboratoires furent faites par les professeurs Linoli et Bertelli.

Les Saintes Espèces Miraculeuses
La Sainte Hostie changée en Chair
Les conclusions scientifiques

Voici les conclusions de cette étude :
 

1) Les matières en question sont véritablement de la chair et du sang;
2) Cette Chair et ce Sang sont humains;
3) La Chair est constituée de tissu musculaire du coeur (myocarde);
4) La Chair et le Sang sont du même groupe sanguin : AB, le même groupe que celui du Saint Suaire;
5) Ce Sang présente la composition protidique d'un sang qui aurait été prélevé le jour même
6) La manière dont cette tranche de chair a été obtenue par dissection dans

Les Stes Espèces miraculeuses

le myocarde suppose une habileté exceptionnelle de la part du "Praticien";
7) Aucune trace, fût-ce qu'un début de corruption, n'a été observée, alors que ces reliques sont exposées depuis treize siècles à l'action d'agents physiques, atmosphériques et biologiques.

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